On n'a pas assez dit combien cuisiner est une activité merveilleuse.
Cuisiner, cela signifie donner à autrui ce qu'il y a de plus vital. Et cela dépasse évidemment les nutriments, sans quoi on les entasserait sans soin.
Cuisiner, c'est se préoccuper du bon, c'est-à-dire du beau à manger, et, à ce titre, c'est donc une activité parfaitement artistique.
Cuisiner, c'est se soucier d'autrui, chercher à le rendre heureux. Cuisiner, c'est actif, contrairement à manger. Alors que manger est un acte égoïste, sauf quand on le transforme en une forme élaborée de socialité, cuisiner est un acte social par définition, puisqu'il réunit celui qui cuisine et celui qui mange.
Cuisiner, cela ne peut pas être du pouvoir ou de l'argent, car celui ou celle qui cuisine se trouve seul, en face de son oeuvre ; seul responsable.
Cuisiner, ce n'est pas entasser des ingrédients coûteux, et l'on ne saurait prendre assez la comparaison avec la peinture, qui, d'un morceau ce charbon nommé fusain et d'une simple feuille de papier blanc, réalise des oeuvres merveilleuses.
Cuisiner, c'est se préoccuper -politiquement- des denrées : qui les a produites ? où ont-elles été faites ? quelle est leur "qualité" ?
La cuisine, c'est de l'amour, de l'art et de la technique, disais-je dans le titre d'un de mes livres. Mon idée n'a guère changé, et même si j'ai discuté le mot "amour" en le remplaçant parfois par "lien social", afin de tenir compte d'activités à visée commerciale où la cuisine est incluse, telle la restauration, je désire que la cuisine soit amour, art ou technique. Je la vois ainsi, et je m'efforce de promouvoir cette idée-là de la cuisine, et nulle autre.
Cuisiner est donc une activité merveilleuse.
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