On dit que le reblochon de montagne diffère du reblochon de plaine...
Et c'est vrai ! Mes collègues du centre Inra d'Auvergne, à Theix, ont comparé des reblochons de plaine et de montagne, par des mesures analytiques, instrumentales, comme par des tests sensoriels. Au terme d'un long et minutieux travail, ils ont mis en évidence des différence de goût entre ces deux groupes.
Mieux encore, ils ont montré que les reblochons de l'adret n'étaient pas ceux de l’ubac : selon l'ensoleillement, les herbes qui poussent sur les pentes de la montagne ne sont pas les mêmes, ce qui engendre des différences de goût. Des différences détectées par des jury, et attestées par des instruments d'analyse moderne.
En matière de reblochon, le terroir n'est pas une lubie.
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
dimanche 4 décembre 2016
vendredi 25 novembre 2016
Hommage à Jean Claude Risset
Profonde tristesse : Jean-Claude Risset est mort, le lundi 21 novembre, à Marseille. Il avait 78 ans.
Compositeur et chercheur, Jean Claude Risset était un pionnier de la recherche et de l'informatique musicale, mondialement reconnu, ouvrant la voie aux sons synthétisés par ordinateur.
Ancien élève de l’École Normale Supérieure, il mène parallèlement des
études scientifiques et musicales.
De 1975 à 1979, Jean-Claude Risset participe avec Pierre Boulez à la création de l’IRCAM, où il a formé de nombreux jeunes chercheurs dans les sciences de la musique et du son.
En 1985, il devient directeur de recherche au CNRS (laboratoire de Mécanique et d’Acoustique, à Marseille).
Durant sa carrière, il reçoit de nombreuses distinctions et prix comme la médaille d'or du CNRS (1999) et le Grand Prix national de la musique qui lui est décerné en 1990.
Son catalogue d’œuvres musicales est riche de plus de soixante-dix pièces. Il est aussi l’auteur de nombreux articles scientifiques et musicologiques publiés dans des revues françaises ou étrangères.
Voir par exemple : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gamme_de_Shepard
Compositeur et chercheur, Jean Claude Risset était un pionnier de la recherche et de l'informatique musicale, mondialement reconnu, ouvrant la voie aux sons synthétisés par ordinateur.
Ancien élève de l’École Normale Supérieure, il mène parallèlement des
études scientifiques et musicales.
De 1975 à 1979, Jean-Claude Risset participe avec Pierre Boulez à la création de l’IRCAM, où il a formé de nombreux jeunes chercheurs dans les sciences de la musique et du son.
En 1985, il devient directeur de recherche au CNRS (laboratoire de Mécanique et d’Acoustique, à Marseille).
Durant sa carrière, il reçoit de nombreuses distinctions et prix comme la médaille d'or du CNRS (1999) et le Grand Prix national de la musique qui lui est décerné en 1990.
Son catalogue d’œuvres musicales est riche de plus de soixante-dix pièces. Il est aussi l’auteur de nombreux articles scientifiques et musicologiques publiés dans des revues françaises ou étrangères.
Voir par exemple : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gamme_de_Shepard
A propos de CV
Je ne sais pas bien comment les directeurs de ressources humaines conseillent nos étudiants, mais je viens de recevoir cinq CV, et j'y trouve notamment :
- Word, ou Powerpoint dans la liste des compétences informatiques
- pour les centres d'intérêt, cinq fois (oui !) les mêmes, à savoir cinéma, musique, voyager, lire.
N'y a-t-il pas lieu de s'étonner ? Tout d'abord, au vingt-et-unième siècle, comment imaginer qu'un étudiant puisse ne pas maîtriser word ou powerpoint, s'il brigue une carrière dans la science ou la technologie ? Indiquer ces compétences comme des compétences, c'est un aveu de faiblesse.
> Mais il y a surtout cette question de "cinéma, musique, voyager, lire"... Que cela signifie-t-il ? Que le postulant va au cinéma ? C'est bien passif. Autant dire qu'il regarde des séries ou qu'il passe son temps devant les plus minables des divertissements télévisuels : on n'a (généralement) pas besoin de ces "compétences" pour les travaux de technique, de technologie ou de science.
> Le postulant écoute de la musique ? N'importe quel imbécile peut mettre un casque sur les oreilles et se trémousser un peu. Voyager ? C'est une banalité terrible, et la preuve en est que cinq sur cinq veulent voyager. Lire ? Bravo, mais quoi ?
Je ne crois pas avoir besoin d'être beaucoup plus cruel, et, comme je ne le suis pas, en réalité, je veux surtout faire ici oeuvre utile.
Les "centres d'intérêts", dans les CV, sont (doivent être) une façon de montrer que l'on a des qualités utiles pour le travail que l'on vise. D'autre part, quand on a un entretien avec un responsable des relations humaines qui ne connaît pas le contexte technique, c'est un point d'accroche pour tester les capacités linguistiques, la vivacité, que sais-je... Mais alors, il faut avoir de la réserve. Si l'on a écrit "musique" parce que l'on écoute de la musique, c'est bien faible, mais si l'on joue de la musique, alors c'est tout autre chose, et "musique" mériterait d'être remplacé par "Dix ans de clarinette au conservatoire", par exemple. Cinéma ? N'importe quel idiot va se gaver au cinéma... mais un passionné de Jacques Tati, ce serait bien différent (à condition que ce ne soit pas une collection de papillons, mais le socle d'une pensée positive et active). Voyager ? Lire ? Même réponse.
Sur Twitter, alors que je faisais état de ces questions, un de mes amis a écrit avec humour "@Herve_This compétences transverses! J'ai connu 1 étudiant de sciences qui s'est inscrit en parallèle en fac de lettres pr être éditeur ;-)", et il faisait référence au fait que, alors que j'étudiais la physico-chimie à l'ESPCI Paris, j'étais également inscrit en Faculté des lettres (Censier), où je me passionnais pour la littérature médiévale, Rabelais, la mythologie populaire, l'ethnologie et le folklore. Pourquoi ? Parce que Antoine Laurent de Lavoisier, reprenant Condillac, disait que l'on ne pouvait pas améliorer la pensée sans perfectionner les mots, et vice versa.
Oui, j'allais le soir à des cours en plus de ceux de la journée, mais il s'agissait d'apprendre activement, pas de faire une sorte de dilettantisme pour meubler des loisirs. Et, de surcroît, mon objectif n'était pas d'être éditeur, mais, bien au contraire, c'est parce que j'avais une double compétence que la revue Pour la Science m'a embauché ! Et, mieux encore, c'était la science qui me passionnait, et pas l'édition ni le journalisme, disons l'écriture. D'ailleurs, j'ai toujours rechigné à être considéré comme "écrivain", ce qui, hélas, est apparu parfois sur Wikipedia et d'autres sites du même tabac.
Mais passons, car mon ami faisait de l'humour. Ce que je sais, c'est que les chasseurs de têtes veulent surtout dépister des compétences un peu exceptionnelles, parce que quelqu'un qui aura réussi dans un champ aura en réalité fait preuve d'opiniatreté, et qu'il sera donc apte à recommencer, dans d'autres circonstances.
Dans toute cette affaire, il y a donc la question de la compétence, pas d'un goût un peu mou pour des activités somme toute immensément banales : la preuve, cinq sur cinq.
- Word, ou Powerpoint dans la liste des compétences informatiques
- pour les centres d'intérêt, cinq fois (oui !) les mêmes, à savoir cinéma, musique, voyager, lire.
N'y a-t-il pas lieu de s'étonner ? Tout d'abord, au vingt-et-unième siècle, comment imaginer qu'un étudiant puisse ne pas maîtriser word ou powerpoint, s'il brigue une carrière dans la science ou la technologie ? Indiquer ces compétences comme des compétences, c'est un aveu de faiblesse.
> Mais il y a surtout cette question de "cinéma, musique, voyager, lire"... Que cela signifie-t-il ? Que le postulant va au cinéma ? C'est bien passif. Autant dire qu'il regarde des séries ou qu'il passe son temps devant les plus minables des divertissements télévisuels : on n'a (généralement) pas besoin de ces "compétences" pour les travaux de technique, de technologie ou de science.
> Le postulant écoute de la musique ? N'importe quel imbécile peut mettre un casque sur les oreilles et se trémousser un peu. Voyager ? C'est une banalité terrible, et la preuve en est que cinq sur cinq veulent voyager. Lire ? Bravo, mais quoi ?
Je ne crois pas avoir besoin d'être beaucoup plus cruel, et, comme je ne le suis pas, en réalité, je veux surtout faire ici oeuvre utile.
Les "centres d'intérêts", dans les CV, sont (doivent être) une façon de montrer que l'on a des qualités utiles pour le travail que l'on vise. D'autre part, quand on a un entretien avec un responsable des relations humaines qui ne connaît pas le contexte technique, c'est un point d'accroche pour tester les capacités linguistiques, la vivacité, que sais-je... Mais alors, il faut avoir de la réserve. Si l'on a écrit "musique" parce que l'on écoute de la musique, c'est bien faible, mais si l'on joue de la musique, alors c'est tout autre chose, et "musique" mériterait d'être remplacé par "Dix ans de clarinette au conservatoire", par exemple. Cinéma ? N'importe quel idiot va se gaver au cinéma... mais un passionné de Jacques Tati, ce serait bien différent (à condition que ce ne soit pas une collection de papillons, mais le socle d'une pensée positive et active). Voyager ? Lire ? Même réponse.
Sur Twitter, alors que je faisais état de ces questions, un de mes amis a écrit avec humour "@Herve_This compétences transverses! J'ai connu 1 étudiant de sciences qui s'est inscrit en parallèle en fac de lettres pr être éditeur ;-)", et il faisait référence au fait que, alors que j'étudiais la physico-chimie à l'ESPCI Paris, j'étais également inscrit en Faculté des lettres (Censier), où je me passionnais pour la littérature médiévale, Rabelais, la mythologie populaire, l'ethnologie et le folklore. Pourquoi ? Parce que Antoine Laurent de Lavoisier, reprenant Condillac, disait que l'on ne pouvait pas améliorer la pensée sans perfectionner les mots, et vice versa.
Oui, j'allais le soir à des cours en plus de ceux de la journée, mais il s'agissait d'apprendre activement, pas de faire une sorte de dilettantisme pour meubler des loisirs. Et, de surcroît, mon objectif n'était pas d'être éditeur, mais, bien au contraire, c'est parce que j'avais une double compétence que la revue Pour la Science m'a embauché ! Et, mieux encore, c'était la science qui me passionnait, et pas l'édition ni le journalisme, disons l'écriture. D'ailleurs, j'ai toujours rechigné à être considéré comme "écrivain", ce qui, hélas, est apparu parfois sur Wikipedia et d'autres sites du même tabac.
Mais passons, car mon ami faisait de l'humour. Ce que je sais, c'est que les chasseurs de têtes veulent surtout dépister des compétences un peu exceptionnelles, parce que quelqu'un qui aura réussi dans un champ aura en réalité fait preuve d'opiniatreté, et qu'il sera donc apte à recommencer, dans d'autres circonstances.
Dans toute cette affaire, il y a donc la question de la compétence, pas d'un goût un peu mou pour des activités somme toute immensément banales : la preuve, cinq sur cinq.
mardi 22 novembre 2016
Homéopathie
Aux États-Unis, une organisation de protection des consommateurs a obligé les producteurs de médicaments homéopathiques à indiquer sur leurs boîtes de comprimés que le traitement n’était pas efficace dans la mesure où ses capacités thérapeutiques n’avaient pas été prouvées.
Désormais, en cas d'absence de preuves scientifiques, les producteurs de médicament homéopathiques devront l'indiquer sur la boîte, déclare la Commission américaine du commerce. En outre, les entreprises pharmaceutiques sont obligées de rappeler à leurs clients que l'homéopathie se base sur la théorie non prouvée de Samuel Hahnemann, selon laquelle « le semblable est soigné par le semblable ».
L'OMS met en garde contre le traitement des maladies graves par des médicaments homéopathiques.
Des experts britanniques ont demandé à l'OMS de « dénoncer publiquement l'utilisation de l'homéopathie» en 2009. Ils ont notamment souligné que les médicaments homéopathiques n'avaient aucune base scientifique et pouvaient constituer une menace réelle à la vie et à la santé humaine, lorsque pris en remplacement d'un traitement essentiel.
Désormais, en cas d'absence de preuves scientifiques, les producteurs de médicament homéopathiques devront l'indiquer sur la boîte, déclare la Commission américaine du commerce. En outre, les entreprises pharmaceutiques sont obligées de rappeler à leurs clients que l'homéopathie se base sur la théorie non prouvée de Samuel Hahnemann, selon laquelle « le semblable est soigné par le semblable ».
L'OMS met en garde contre le traitement des maladies graves par des médicaments homéopathiques.
Des experts britanniques ont demandé à l'OMS de « dénoncer publiquement l'utilisation de l'homéopathie» en 2009. Ils ont notamment souligné que les médicaments homéopathiques n'avaient aucune base scientifique et pouvaient constituer une menace réelle à la vie et à la santé humaine, lorsque pris en remplacement d'un traitement essentiel.
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