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samedi 19 octobre 2024

La... recherche ?

 Alors que des amis industriels sont venus parler à nos étudiants, j'ai à nouveau rencontré la confusion entre recherche, recherche et développement, développement, recherche appliquée... 

Commençons par le mot développement, qui est un anglicisme qui signifie mise au point. Quand quand on cherche à faire un million de pizza par jour avec, sur chacune, quelques feuilles de basilic, il y a certainement lieu de faire une recherche pour savoir comment déposer les feuilles et car on ne les mettra pas à la main.
Il y a d'abord la recherche d'un procédé, qui est une recherche technologique, et ensuite une mise au point du procédé qui se fait sur la ligne de production. Dans les deux cas, il s'agit de rechercher mais pas avec la même profondeur et, au fond, on pourrait dire qu'il y a une recherche technologique globale pour la mise au point,  et une recherche technologique locale pour la mise au point. 

Mais la recherche technologique se distingue de la recherche scientifique, qui est  l'exploration des mécanismes. 

Et nous arrivons ici à cette question de la recherche scientifique  : elle n'est ni pure ni académique, mais simplement scientifique. 

Pour cette dernière, on cherche à faire des découvertes, à lever un coin du grand voile, comme le disait Albert Einstein et non pas à trouver des applications, des produits, des améliorations des technique. 

Il y a donc d'un côté la recherche scientifique, puis la recherche technologique dans la mesure où elle améliore les techniques, et cette recherche technologique peut être plus ou moins profonde. 

vendredi 6 septembre 2024

Cherchons toujours les mécanismes !

Lors de la dernière année universitaire, j'ai eu l'occasion d'observer que nos élèves ingénieurs n'avaient pas suffisamment le réflexe d'aller chercher les mécanismes des phénomènes qu'ils considéraient.
De sorte que, cette année, au moins pour ce qui me concerne, je serai très insistant à ce propos car je crois que c'est là la clé du bon exercice du métier d'ingénieur. 

Je ne méconnais pas que ce métier a une composante strictement technologique au sens de l'amélioration des techniques, de la résolution de problèmes techniques, de la mise au point des produits, et une composante d'encadrement d'équipe, de gestion de projet. Ici, c'est bien la question technologique qui m'intéresse et l'expérience montre amplement que des maniments superficiels des questions ne mènent à rien, font perdre du temps... 

La clé du succès, c'est la compréhension des phénomènes et la mise en œuvre de solutions guidées par cette compréhension.
Il faut chercher le mécanisme en terme de chimie, de physique, de biologie et c'est ensuite, quand on a une description des phénomènes, une analyse des questions en ces termes scientifiques, que l'on peut résoudre les problèmes de façon efficace. 

Je prends la précaution d'ajouter que je ne cherche pas à transformer nos ingénieurs en scientifiques, en personnes qui cherchent les mécanismes des phénomènes. Non, il s'agit plutôt que nos élèves ingénieurs aillent chercher la connaissance des mécanismes produites par les scientifiques et mettent en œuvre cette connaissance pour les questions qu'ils traitent. 

D'ailleurs, celles et ceux qui ont concocté les programmes de préparation aux écoles d'ingénieurs ont bien compris tout cela puisqu'ils ont mis au programme des matières fondamentales telles que mathématiques, chimie, physique, biologie.
Nos élèves ingénieurs bénéficient de ce socle très ferme , et nous avons la mission de les faire avancer plus loin. Ils auraient tort s'ils pensaient pouvoir ne plus traiter ces questions, et d'ailleurs, beaucoup aiment ces matières. Poursuivons donc sur la lancée, incitons-les à ne pas oublier les connaissances qu'ils ont acquises et, au contraire invitons les à développer leur connaissance dans tous ces champs car c'est ainsi qu'ils feront d'excellents ingénieurs. 

Cela a été bien compris notamment par l'Ecole de physique et de chimie de Paris, où  l'enseignement « scientifique » est très poussé, sans négliger  pour autant les questions pratiques : il y a des séances expérimentales tous les après-midi pendant 4 ans. 

 

Aidons nos amis à devenir d'excellents ingénieurs ! 

samedi 13 juillet 2024

A propos de "chantillys"

On m'interroge à propos de foisonnement de matière grasse, et je comprends qu'il y a lieu de bien expliquer. Cela fait donc l'objet d'un cours que je dépose dans une partie "Applications technologiques et techniques" du Centre international de gastronomie moléculaire

- pour le site général du Centre : https://icmpg.hub.inrae.fr/

- pour la partie "Application technologiques et techniques" :  (lien à venir)

 

En rappelant que des discussions détaillées sont données : 

- en français, dans mon livre Mon histoire de cuisine (Belin)



- en anglais, dans le Handbook of molecular gastronomy (CRC Press)



dimanche 17 décembre 2023

J'ai (re)lu pour vous : Pierre Auger


 Dans les Dialogues avec moi-même (Albin Michel, Paris, 1987), le physicien Pierre Auger écrit : 

"En réalité, l'homme a transformé les milieux naturels en milieux artificiels depuis l'époque néolithique, celle où il a inventé l'élevage et l'agriculture, puis les villages et les villes. Et l'on ne peut pas incriminer la science au sujet de ces transformations qui l'on conduit à vivre une grande partie de son existence au sein de milieux artificiels. L'homme s'est si bien adapté à ces milieux artificiels qu'ils lui sont depuis apparus en quelque sorte comme naturels. Plus : les habitants des villes qui aiment à passer quelques jours à la campagne emportent avec eux bien des éléments de leur vie urbaine et finissent par les considérer comme naturels ! En tout cas, ils ne font guère de différence entre la nature "vierge" et celle qui est organisée par les hommes. En faisant un tour à bicyclette -pour ne pas parler de l'automobile !-, ils ne sont plus conscients de ce que la construction de leur vélocipède a exigé de connaissances réellement scientifiques, en mécanique, en chimie, en électricité, etc. C'est tant mieux, sans doute, car de telles réflexions ne pourraient que gâcher le plaisir de la promenade "dans la nature". Tout cela est peut-être plus frappant encore dans la vie urbaine. Ainsi finit-on par trouver tout à fait "naturel" d'obtenir de l'eau fraîche en tournant un robinet, et de la lumière en appuyant sur un bouton. Les enfants élevés dans un milieu profondément artificiel s'y trouvent aussi à l'aise que les primitifs au sein de la forêt ou de la savane. Ce n'est que beaucoup plus tard, et pour une proportion assez réduite de la population des pays "développés", que les hommes prennent conscience de la qualité artificielle de leur milieu, comme des efforts de pensée et de travail qui ont été nécessaires pour les réaliser de façon satisfaisante. Je me souviens d'avoir rencontré au cours de promenades dans la nature, c'est-à-dire dans des champs et prairies créés par l'homme, un paysan qui travaillait en musique, grâce à une petite radio de poche. Je lui ai demandé s'il savait comment il obtenait cette musique dans les champs ; il parut très surpris de ma question : "Mais c'est une radio, me dit-il, et ça marche sur piles en tournant le bouton pour l'écouter." C'était comme si j'avais demandé comment le cerisier fait pour avoir des cerises : il lui faut de l'eau, comme il faut mettre une pile dans la radio. La vie moderne devient une second nature." 

Oui, décidément : méfions-nous du mot "nature" !

lundi 30 octobre 2023

Science ou technologie ? Le "ou" n'est pas exclusif !

 
Dans The Analytical Chemist, le physico-chimiste George Whiteside discute la question de la science et de la technologie, avec un intérêt manifeste pour cette dernière. 

En substance, il dit qu'il a fait de la science, mais que la technologie est bien mieux. Il veut ainsi faire entendre un goût personnel, qui rejoint celui qu'avait le chimiste allemand Justus von Liebig, quand il programma l'enseignement de la chimie en Allemagne (ce qui est devenu une force nationale), au tournant du XIXe siècle. Liebig, alors, n'avait pas de mots assez durs contre la science, parce qu'il voulait promouvoir la technique et la technologie. Avait-il raison ? De promouvoir technique et technologie, sans doute, mais fallait-il rabaisser la science pour autant ? Politiquement, il fut habile, mais intellectuellement, l'usage de l'argument d'autorité était bien faible ! 

« Autorité », le mot est lâché : pour Whiteside comme pour Liebig, l'argument d'autorité est mis en avant : « puisque je suis si bon, écoutez ce que je vous dis ». 

Et, pour revenir à la question, puisque l'autorité ne doit être en rien dans nos choix, y a-t-il lieu de choisir entre science et technologie ? Certains peuvent faire de la science, parce que c'est la base de ce qui nous fait humain. Certains peuvent faire de la technologie, parce que c'est... la base de ce qui nous fait humain. Assez de pensée unique ! Assez d'alternatives inutiles, assez de mauvaise foi, arguments justifiant des choix personnels et qui voudraient imposer aux autres des chemins souvent décidés de façon très conjecturale. Je ne dis pas que Whiteside n'a pas réussi dans son domaine, au contraire, et j'ai souvenir de merveilleux travaux qu'il a faits, un des plus extraordinaire ayant consisté « à cracher dans la soupe ». 

J'explique. Les fullérènes sont des molécules faites uniquement d'atomes de carbone, en forme de ballon de football ou de tubes grillagés. Ces molécules sont insolubles dans l'eau, mais Whiteside a utilisé de l'amidon pour solubiliser les fullérènes. L'amylose mis avec les fullérènes dans un bac à ultrasons conduit à l'enroulement en hélice de l'amylose autour des fullérènes et à la mise en solution de l'ensemble, grâce aux nombreux groupes hydroxyle (-OH) de l'amylose. Ultérieurement, quand on crache dans la solution, la salive apporte des enzymes nommées amylases, qui, coupant progressivement les molécules d'amylose, libèrent progressivement les fullérènes. On imagine que l'on puisse faire ainsi avec des composés odorants. 

 

Concluons : j'ai beaucoup d'admiration pour certains travaux de G. Whiteside, mais je crois qu'il a tort d'opposer science et technologie : il faut les deux, pour que les deux se développent harmonieusement.

Vive la technologie !

vendredi 1 septembre 2023

Les fouets : de merveilleux objets techniques... fruit de belle technologie

 La prochaine fois que nous battrons des blancs neiges, prenons un moment pour observer ce fouet que nous utilisons.

C'est un objet composé d'un manche et de fils repliés. Pourquoi cette structure ? 

Il y a bien longtemps, quand nos ancêtres fouettaient, il utilisaient de véritables fouets, des lanières tenues dans la main, et ils fouettaient littéralement, ce qui introduisait des bulles d'air dans ce liquide visqueux qu'est le blanc d'oeuf, ce qui produisait une mousse. 

Un tel objet étant mal commode, il fallut une petite étincelle intellectuelle pour penser à lier les fils qu'on avait dans la main : ce fut le fouet. Toutefois cet objet avait des inconvénients, et notamment, lorsqu'on relevait la main, les fils faisaient un vif mouvement qui projetait le liquide dans le visage de l'opérateur. 

A ce stade il y eut une autre étincelle intellectuelle, qui conduisit à ramener les extrémité libres vers le manche, et à les y attacher. L'ensemble était en osier, mais notre fouet de cuisine moderne était inventé. En osier ? Dans cette matière, qui s'apparente au bois, il y a de quoi favoriser le développement des micro-organismes, dont on oublie souvent que beaucoup sont pathogènes, d'où des diarrhées en grand nombre. 

Alors vint l'idée de replacer l'osier par le métal. Le fer rouillait, le cuivre vert-de-grisait... Heureusement les progrès de la technologie conduisirent à l'invention de l'acier inoxydable qui, comme son nom l'indique est inoxydable, ce qui signifie qu'il ne libère pas de composés toxiques ou de micro-organismes pathogènes dans le liquide que l'on veut transformer. Immense progrès ! 

 

Merveilleux progrès ! Comment, après une telle analyse, ne pas conclure qu'il n'y a pas à regretter de ne pas avoir vécu il y a plusieurs siècles

lundi 21 août 2023

Techniques avancées


“Haute technologie”, “hautes technologies”...

 Il s'agit en réalité de techniques avancées, et pas de technologie, puisque la technique produite des objet, tandis que la technologie explore cette production, souvent en vue de l'améliorer.

Bref, la technique n'est pas plus de la technologie que le potage n'est de la soupe (la soupe, c'est une tranche de pain, que l'on mouille avec du potage), ou que les gourmets ne sont des gourmands (les gourmets sont les amateurs de vins, et les gourmands des amateurs de chère ; on a le droit d'être à la fois gourmand et gourmet !). 

Le monde technologique ne sort pas grandi de la faute qui consiste à nommer “technologie” ce qui est en réalité une technique, et le monde technique, non plus, d'ailleurs. 

Pourquoi cette faute ? Parce que les technologues ou ingénieurs n'ont pas suffisamment réfléchi à la différence entre technique et technologie ? Impossible de tenir une telle hypothèse, à l'encontre de personnes intelligentes, qui font un métier aussi important. 

Parce que la dénomination “technique” semble moins “élevée” que “technologie” ? Une sorte de politiquement correct qui fait un usage exagéré de la litote et de l'euphémisme ? Pour un métier... technique comme celui de la technologie, il y aurait là quelque paradoxe à confondre des notions qui sont au coeur de l'activité. 

Parce que les techniciens auraient honte de leur métier et se seraient accaparés indûment le titre de technologue ? S'il y a des question d'argent ou de statut, pourquoi pas... mais j'ai du mal à y penser, parce que je crois les métiers techniques extraordinaires. Pensons à un bon ébéniste, à un bon électricien, à un bon bourrelier... à un bon cuisinier ! 

 

Alors, pourquoi ? Parce que la langue française est contaminée par l'anglais ? Difficile à imaginer, car le mot “technique” existe en anglais, ainsi que le mot “technologie”, et c'est ici l'occasion de répéter que le MIT, institution qui forme des ingénieurs parmi les meilleurs, a un nom qui est Massachusetts Institute of Technology, institut de technologie du Massachusetts. Y aurait-il une acception généralisante du mot technologie, qui regrouperait des techniques apparentées. Je viens de relire plusieurs articles de … technologie, et je n'ai pas vu le mot employé régulièrement dans ce sens. 

 

Bref, pourquoi la confusion ? 

 

Je crois la question importante, contrairement à des personnes à qui je m'en suis ouvert récemment, et qui la balayaient rapidement (c'est généralement de la mauvaise foi) en disant que seul compte le travail que l'on fait, et que ces détails terminologiques n'ont pas d'importance. 

A quoi je réponds aussitôt que tout compte : tout travail qui mérite d'être fait mérite d'être bien fait, et plus encore quand de la transmission est en jeu, ou , plus exactement, quand est en jeu de la transmission à des jeunes, c'est-à-dire de l'enseignement. La mission de l'enseignant n'est-elle pas de clarifier ? D'aider à comprendre ? 

De ce point de vue, la confusion des mots est très nuisible, donc critiquable. Et c'est ce qui motive évidemment ce billet. Certains adultes me disent que les combats terminologiques sont toujours perdus, mais c'est là un défaitisme auquel je ne veux pas céder, parce qu'il n'y a pas de démonstration que cela soit vrai. Faraday n'a-t-il pas réussi à introduire l'usage des mots “anode”, “ion”, “électrode”, etc. ? La grande entreprise de rénovation de la chimie, autour  de la révolution française, par  Louis Bernard Guyton de Morveau, avec Antoine Laurent de Lavoisier et quelques autres, n'a-t-elle d'abord pas été une rénovation terminologique, un bouleversement de la nomenclature ? Les grandes questions de la mécanique quantique n'ont elle pas porté sur l'interprétation, c'est-à-dire le sens, des mots que l'on utilisait ? Henri Poincaré, ce génie des mathématiques, n'a-t-il sans cesse insisté sur le fait que sa plus grande difficulté consistait à trouver des mots pour transmettre ses pensées, inconsciemment formées en lui, maniées sans l'usage des mots dans son esprit ? Ne baissons pas les bras. 

Luttons. Luttons au quotidien contre les usages galvaudés de “technique” et de “technologie”, car c'est ainsi que les techniciens feront un beau métier, et que les technologues feront aussi un beau métier, différent du précédent. Soyons vigilants à propos de technologie, et nommons technique ce qui en est. Car c'est ainsi que la Raison est grande.

mardi 25 juillet 2023

L’Académie des technologies mérite-t-elle son nom ?

Continuons sans cesse d'interroger les mots. 

 

Ce matin, j'ai lu sur un document « Académie des technologies ». 

Académie : je comprends que l'on a repris le nom de l'école de Platon, pour désigne une assemblée de savants, de gens de lettres, d'artistes... Mais c'est le mot « technologies », que je propose surtout d'interroger. 

 

Académie des technologies ? Ou de la technologie ? 

 

Dans le mot “technologie”, il y a techne, qui signifie faire, la technique, et logos, l'étude. La technologie est donc l'étude de la technique. 

Bien souvent, quand on nous parle de “haute technologie”, il s'agit souvent de technique avancée. Hautes technologies, au pluriel ? C'est une faute : il s'agit seulement de techniques avancées. 

Mais existe-t-il plusieurs technologies ? Si l'on considère la cuisine, qui comporte une activité technique, il y a effectivement une technologie, culinaire. Si l'on considère l'électronique, il y a également une technologie, d'un autre ordre. 

Si l'on prend le textile, alors il y a encore une technologie spécifique. 

La conclusion s'impose : il y a des technologies... et il est donc légitime que l'Académie des technologies porte son nom. 

 

Souvenons-nous qu'elle est né du CADAS, le comité des applications des sciences, qui était une commission particulière de l'Académie des sciences. A-t-on eu raison de transformer le CADAS en Académie des technologies ? C'est une chose que j'avais discutée avec Guy Ourisson, qui fut notamment président de l'Académie des sciences, et nous étions bien d'accord que l'évolution était nécessaire, car la technologie n'est pas toujours l'application des sciences. 

En introduisant le mot « technologie » dans le nom d'une académie spécifique, distincte de l'Académie des sciences, on a fait quelque chose d'utile, car on a reconnu l'importance de la technologie, activité séparée de la sciences avec des spécificités, des objectifs particuliers, des méthodes particulières. Je n'oublie pas que je me suis promis, en vue de faire grandir les technologies (moi dont l'activité veut être scientifique, et non technologique), d'aller explorer les méthodes des technologies. 

Je compte aussi sur touts mes amis pour m'y aider, et, au premier chef, évidemment, mes amis dont l'activité est de nature technologique : n'est-ce pas une bonne compréhension de l'objet qui permettra un bon enseignement ?

jeudi 20 juillet 2023

Why cooking is not a science of nature, and why Pomiane was wrong (he confused sciences, technologies, techniques and art)

 


The microbiologist Edouard de Pomiane (1875-1964) worked at the Pasteur Institute and taught at the Scientific Institute of Food Hygiene (part of the SSHA: Société Scientifique d'Hygiène Alimentaire). He was one of those, along with Benjamin Thompson, Friedrich Accum and Justus Liebig, who proposed using science to revamp culinary practices.




In his Traité élémentaire de chimie [Elementary Treatise on Chemistry], Antoine-Laurent Lavoisier wrote that all acids contain oxygen, which is not true (Lavoisier, 1793). But this error does not diminish the admiration that chemists should have for the father of their discipline, because he pushed back the limits of the unknown much more than any of his contemporaries, transforming an experimental knowledge activity (‘chemistry’) into a modern science (Halleux, ). On another level, at the beginning of the 20th century, the Polish-born French biologist Edouard de Pomiane confused art, science, technique and technology in his various publications on 'gastrotechnie' [gastrotechnics], but it would be unfair if he did not go down in the history of food science as an energetic educator who strove energetically to rationalise culinary


practices, in the tradition of many scientists such as Jean d’Arcet, Etienne-François Geoffroy, Antoine Augustin Parmentier, Benjamin Thompson, count Rumford, Friedrich Accum, Louis Jacques Thenard, Henri Braconnot and others.



From Poland to the Scientific Institute of Food Hygiene


Edouard Pozerski de Pomian, known as Edouard de Pomiane, was born in Paris on 20 April 1875, at 28 rue des Abbesses, at the home of his parents, Polish noblemen who had fled to France because they had taken part in the Polish revolution of 1863. He studied at the Polish School in Paris, then at the Lycée Condorcet, and passed his baccalauréat ès sciences in 1894. He failed the entrance examination for the Ecole Polytechnique and studied science at the Faculty of Paris from 1894 to 1896. After obtaining his bachelor's degree in natural sciences, he worked as a volunteer researcher, then as an assistant preparator in Albert Dastre's physiology laboratory at the Sorbonne (Girard, 2004; Froger, 2004). During this period, he gave lectures at the newly-created Universités Populaires, which organised free evening classes open to all.

This was the start of his research into digestive enzymes and the development of his taste for cooking: "My master Dastre often came to keep me company, discussing culinary techniques with me. We made sauces, we made pastry doughs and we decreed that cooking was a science. These were the beginnings of all my experiments in gastrotechnics, the basic science of the art of cooking" (Pomiane, 1954).

 

Figure 1. Edouard Pozerksi de Pomian, said Edouard de Pomiane (1875-1964).



From 1897 to 1902, he studied medicine at the Faculty of Medicine in Paris, joining the Institut Pasteur in 1901 on his return from an internship in the marine biology laboratory at Roscoff, as a preparator in the physiology department, directed by C. Delezenne. In 1902, he defended his doctoral thesis in medicine: L'action favorante du suc intestinal sur le pouvoir amylolytique du suc pancréatique et de la salive [The favourable action of intestinal juice on the amylolytic power of pancreatic juice and saliva]. Then, in 1908, he wrote his doctoral thesis in natural sciences: Contribution à l'étude physiologique de la papaïne [Contribution to the physiological study of papain]. In 1910, he became an assistant in the laboratory where he worked. His work focused on pancreatic and intestinal juices, blood ferments, immunity and proteolytic ferments. He was also involved in the work of other laboratories at the Institut Pasteur: studies of the intestinal flora of vertebrates with Elie Metchnikoff; research into new theoretical bases for a general concept of antibodies and their action, with M. Nicolle. In 1913, he and his wife wrote two memoirs on immunity to the anticoagulant action of peptone.

This work, which was the subject of some sixty publications, was rewarded with the Monthion prize from the Académie des Sciences in 1909, and the Laborde prize from the Société de biologie in 1912. His career came to an end with the outbreak of the First World War: from 1914 to 1918, he was initially a medical officer, then attached to various medical units at the front. In particular, he was assigned to Auto-Chir N°22 (vans equipped by the Institut Pasteur and the Institut Curie with radiographic and microbiological equipment). Returning to the Institut Pasteur in 1919, he studied with F. d'Hérelle the behaviour of a bacteriophage under the influence of temperature changes, and continued his research into ferments and the stages of digestion. He taught bacteriology on a voluntary basis at the Hôpital-Ecole Edith Clavet. From 1921, he was Professor at the Institut Scientifique d'Hygiène Alimentaire.

He published a number of works, gave many lectures and wrote many articles, with or without Docteur de Pomiane's signature, and finally authored a medical manual on food hygiene, which he published under his real name. The term "gastrotechnie" (which will even appeared in the Larousse dictionary, where the word "gastronomie" was absent at the same time) appears in his book Bien manger pour bien vivre. Le code de la bonne chère (Pomiane, 1922).

From 1922 onwards, he taught at the Enseignement supérieur de la cuisine course run by the sous-secrétariat de l'Enseignement technique. From 1923 to 1929, he gave weekly radio talks on Radio-Paris (the first French radio), as well as lectures, in particular popularising the work of Louis Pasteur.

These years saw the publication of many books : La cuisine en six leçons (Pomiane, 1926), Travaux pratiques de cuisine raisonnée (Pomiane, 1928), Cuisine juive (Pomiane, 1929), La cuisine et le raisonnement (Pomiane, 1930), La cuisine pour la femme du monde (Pomiane, 1932), Vingt plats qui donnent la goutte (Pomiane, 1935), 365 menus, 365 recettes (Pomiane, 1938), Le carnet d'Anna (Pomiane, 1938).

In his books, he denounced one of the most common ailments: poorly prepared food. "As a physiologist, I studied cooking as a science: I did gastrotechnics", he wrote in Vingt plats qui donnent la goutte. This latest work is full of humour... like all the others. Was Pomiane influenced by the artists he rubbed shoulders with when he lived with his parents in Montmartre? His home adjoined the Lapin Agile cabaret. He was himself a painter and musician, and married a musician.

Having retired as head of department at the Pasteur Institute in 1940, during the German Occupation he organised guided tours of the Pasteur Institute, as well as lectures at the Scientific Institute of Food Hygiene, with cooking demonstrations, on how to eat despite severe restrictions, making the best use of the rations allocated and the substitute products that could be purchased without a ticket. Because of the gas shortage, he encouraged housewives to cook with as little energy as possible, using economical utensils and appliances such as the "Norwegian pot". His book Cuisine et restrictions (Pomiane, 1940) dates from this period, but he also published numerous works on food hygiene. For example, his Vingt plats qui donnent la goutte [Twenty dishes that give you the gout], written for Laboratoires Midy, was followed during this period by La cuisine au compte goutte [Drip-fed cooking] (Pomiane, 1939), Réflexes et réflexions devant la nappe (Pomiane, 1940), Manger quand même (Pomiane, 1941), Conserves familiales et microbie alimentaire (Pomiane, 1943).

Although he stopped teaching at the Institut scientifique d'hygiène alimentaire in 1943, he continued to publish: La cuisine pour les estomacs délicats (Pomiane, 1949), Radio Cuisine (2 volumes) (Pomiane, 1949), La physique de la cuisine et son art (Pomiane, 1950), La cuisine polonaise vue des bords de la Seine (Pomiane, 1952), La microbie alimentaire (Pomiane, 1957), La cuisine en dix minutes (Pomiane, 1961). He died in Paris on 26 January 1964 in a traffic accident, having published some thirty culinary works, translated into eight languages (Ginsburg, 2002; Girard, 1964; Girard, 1989; Girard, 1989; Barneoud, 1910).



Pomiane's legacy


One of Pomiane's Polish friends, Tadeusz Przypkowski, had an astronomy museum in his castle at Jedrzejow. He doubled it with a gastronomy museum to honour Edouard de Pomiane, and the estate and castle are now nationalised and open to the public. In the same spirit, Pzypkowski created the Pomiane Order of Poland (a very closed gastronomic order, since the founder only inducted 16 members). In France, the Prix Edouard de Pomiane was founded in 1969 by the Guide du Médecin, in memory of the man whom his colleagues had nicknamed the "prince of gastronome doctors" and whom his friends simply called "Poger". In 1990, the prize was renamed the Prix Edouard de Pomiane-Edouard Longue, to associate the uncle and nephew, who upheld the same values.

Although the "de Pomiane" spirit was perpetuated, the gastro-technical idea under the name ‘gastrotechnie’ did not survive its founder. Why did this happen? I propose to examine this disappearance by analysing an article entitled Gastrotechnie. La cuisine est un laboratoire [Gastrotechnics. The kitchen is a laboratory], which Pomiane published in 1948 in the magazine Atomes (Pomiane, 1949). This article begins with:

"The study of the phenomena of digestion constitutes a special chapter in a treatise on human physiology. It sets out successively :

1. the chemical composition of foods ;

2. the nature of the digestive ferments and the secretion of the juices that contain them

3. the digestion of food by the various secretions from the saliva, stomach, pancreas, liver and intestine

4. absorption of digested food by the intestinal mucosa

5. assimilation by the organism.

Presented in this way, the study appears to be completely comprehensive. In reality, it is not. Food is considered to be a substance, passing directly from the market where it was bought to the table where it is to be eaten. However, before being eaten, food remains in a laboratory, sometimes for a very long time, where it undergoes numerous manipulations and sometimes profound transformations. This laboratory is the kitchen.

In the kitchen, foods are transformed to such an extent that some of them, which are indigestible, become digestible after cooking, while others, which are perfect foods, become almost toxic substances.

However, in books on physiology, there is no mention of the transformations undergone by foods in the kitchen. These transformations are profound: physical, chemical and biological. Studying them is essential to understanding human nutrition.

For all these data developed in an experimental physiology laboratory, we have proposed the name of gastrotechnics".

In La physique de la cuisine et son art, Pomiane completes this description, explaining that cooking can be simplified and rationalised, so that it can be "considered a scientific technique", that "gastrotechnics is a science" and, further on, that it is an "applied science "1.

These quotations, and that from one of his first books ("cooking is a science") show that Pomiane confuses sciences of nature, technology, technique, and art. In passing, let’s add that the word laboratory is used for sausage makers or pastry chefs, not being restricted to science.
But let us show why cooking has nothing to do with science, why cooking is not a science of nature. Indeed sciences of nature have been defined as the exploration of the mechanisms of phenomena. Galileo Galilei wrote: "Science brings to light, through the relationships of empirical causality, a constant proportionality, the law, and this insofar as it gives these empirical relationships a quantitative and geometric expression") (Galilei, 1623). Now, technology is something different, as the word is defined (etymology and dictionaries) as the exploration of techniques in view of improvemnt them. And finally technique (cooking, in this case) aims at producing dishes.

This explains why "scientific technique" is a misnomer. So is the idea that cooking is a science, since cooking is a production of food, not a search for knowledge. The idea put forward by Pomiane that gastrotechnics (today we would say "culinary technology") is an "applied science" is also wrong: throughout his life, Louis Pasteur made it clear that the expression "applied science" is an oxymoron. For example, "Remember that there are no applied sciences but only applications of science" (Pasteur, 1872). Or: "An essentially false idea has been mixed up in the many discussions raised by the creation of a vocational secondary education; it is that there are applied sciences. There are no applied sciences. The very union of these words is shocking. But there are applications of science, which is quite different. Then, alongside the applications of science, there is the trade, represented by the more or less skilled worker. Teaching a trade has a name in every language. In ours, it is called apprenticeship, which nothing in the world can replace" (Pasteur, 1863). Or even: "No, a thousand times no, there is no category of sciences to which we can give the name of applied sciences. There is science and the applications of science, linked together like fruit to the tree that bore it" (Pasteur, 1871).

In the same book, Pomiane defines gastronomy as the art of preparing food ("Gastronomy is the art of eating well. Gastrotechnics is the scientific basis of this art"), but this is a very personal definition with no legitimity, since the word "gastronomie", introduced in 1800 by Joseph Berchoux (1765-1833), was given its general meaning by the lawyer Jean-Anthelme Brillat-Savarin (1755-1826) in the following form: "the reasoned knowledge of everything related to man as he eats" (Brillat-Savarin, 1825).

All in all, the word "gastrotechnics" was "badly constructed", said even Pomiane. One wonders whether this defect was the cause of its extinction? For sure, when the scientific discipline today called "molecular and physical gastronomy" was introduced, by This and Kurti, they had in mind to avoid the mistakes made by Pomiane and others : it was defined as a science of nature, not as a technology nor a technique. And since that time, it is clear that expressions such as ‘scientific cooking’ have no meaning.



Science in the kitchen?


In his publications, Pomiane cites few predecessors, which is partly justified because he was the first to use the word "gastrotechnics". But was the activity he led his own creation?

The science of food was not born with him, since as early as the 2nd century AD, the anonymous author of the London Papyrus used a balance to determine whether fermented meat was lighter than fresh meat, due to an "emanation".

Much later, in France, Denis Papin developed his ‘digester’ for extracting gelatin from bones (Darcet, 1830 ; Dere, 1990), and many doctors, pharmacists and chemists became concerned with food. Antoine Augustin Parmentier (1737-1813) was interested in flour, potatoes and wine; Antoine Laurent de Lavoisier (1743-1794) sought to determine the quantity of meat that should be used to produce "suitable" stock (he wrote himself that this work was of technological nature) (Lavoisier, 1783).

Alongside this work on food science, a number of scientists took a particular interest in culinary processes. In 1794, Benjamin Thompson (1753-1814), Count Rumford, published a 400-page essay entitled On the Constuction of Kitchen Fireplaces and Kitchen Ustensils together with Remarks and Observations relating to the various Processes of Cookery and Proposals for improving that most useful Art. Born in America, an English soldier, statesman, physicist, inventor and social reformer, Rumford was accused of espionage in 1788, fled America and arrived in London, where he took British nationality, and later became advisor to the Elector of Bavaria and head of his military services. Sent to London as Minister Plenipotentiary in 1798, King George III refused to consider one of his subjects as a foreign minister. Rumford then drew up plans for the Royal Institution of Great Britain, which he founded in 1799 with Sir Joseph Bank, who was then president of the Royal Society.

A little later, Fredrick Accum published Culinary Chemistry, Exhibiting The Scientific Principles of Cookery, With Concise Instructions for Preparing Good and Wholesome Pickles, Vinegar, Preserves, Fruit Jellies, Marmalades, And Various Other Alimentary Substances Employed In Domestic Economy, With Observations On the Chemical Constitution And Nutritive Qualities of Different Kinds of Food, With Copper Plates (Accum, 1821). Friedrich Christian Accum was born in Buckeburg, Westphalia, in 1769. He arrived in London in 1793, and soon joined forces with the publisher Ackermann to introduce the idea of gas for lighting English cities. In 1810, when the London Chartered Gaslight and Coke Company was founded, Accum was one of its engineers. He was a member of the Royal Irish Academy, the Linnaean Society and the Royal Academy of Sciences in Berlin.

In his work published in 1821, Accum wrote: "The art of preparing good, healthy food is certainly a branch of chemistry; the kitchen is a chemical laboratory, all the processes used to make food substances fit for consumption are chemical processes, and much material and labour would be saved if those who practise this art knew certain simple chemical facts, which always give certain results".

We should not fail to compare this quotation with that of Brillat-Savarin: "This misfortune befell you because you neglected the theory, the importance of which you did not fully appreciate. You are a little obstinate, and I find it difficult to make you understand that the phenomena that occur in your laboratory are nothing other than the execution of the eternal laws of nature; and that certain things that you do without paying attention, and only because you have seen others do them, are no less derived from the highest abstractions of science".

Accum gave out recipes. For example: "How do you make ketchup? Crush a gallon of ripe tomatoes; add a pound of salt, squeeze out the juice and add a quarter of a pound of anchovies to each quarter of juice, together with two ounces of shallots and an ounce of crushed black pepper ; Bring the mixture to a simmer for a quarter of an hour, then strain it and add a quarter of a pound of mace, the same amount of all spices, ginger and nutmeg, and half a drachma of cochineal; leave to simmer for twenty minutes, then pour it through a cloth and bottle it."

Such a recipe would not have been disowned by Pomiane, who gave, among a thousand others, this one: "Sauce meurette. Casserole. Red wine with herbs and spices: onions, shallots, thyme, bay leaves, pepper, nutmeg, etc. Boil for 45 minutes. Add several knobs of butter mixed with its volume of flour (beurre manié). Leave all the butter to melt over a very low heat. The flour turns into starch and binds the sauce. Cognac or not".

While Rumford and Accum did not claim to be the first to introduce science into cooking, Justus von Liebig (1803-1873) was more pretentious (and wrong) (Brock, 1997). Liebig himself said that he had learnt French from the wife of one of the Duke of Hesse-Darmstadt's cooks, and that he had then become fascinated by culinary operations: "From there, I retained a taste for cooking, and, in my spare time, I occupied myself with culinary mysteries" (Liebig, 1865).

Having begun his remarkable career in chemistry by analysing the elemental composition of various animal and plant fractions (mass of carbon, oxygen, hydrogen, nitrogen in these fractions, identification of mineral salts, etc.), Liebig then sought to apply these results to understanding plant growth, respiration and, more generally, animal and plant physiology (Brock, 1993). For example, his analyses of meat led him to assume that the essential nutrients in meat were not in the muscle fibres, but in the fluids, which were lost during roasting or broth-making (which is wrong). Having studied mineral salts and found them in large numbers in meat broth, which was prized for its nutritional virtues, he concluded that gelatine was not used to form flesh, and that meat should be eaten with its juices, because inorganic compounds were essential nutrients for the formation of flesh. His theory became known as the "mineral theory".

An article published in 1847 (Liebig, 1847; This and Bram, 2003) was very influential: the Lancet presented the Chemische Briefe as giving "the true principles of cookery". However, there were sceptics. Half a century before Liebig, Rumford had demonstrated that meats cooked at a lower temperature were juicier than those roasted directly. This did not prevent Pomiane from writing incorrectly (Dujon, 1961): "He [Liebig] was the first to apply science to the phenomena of organic life".



Minor errors, corrected by scientific progress


In his 1948 article, Pomiane developed his idea of cooking: culinary technique would be based on "four types of cooking" and "three ways of combining" sauces. Unfortunately, this classification is too restrictive.

First, let's look at the question of types of cooking. Pomiane writes:

"Gastrotechnology has grouped all the methods of cooking food into four cooking techniques: 1° Cooking in water; 2° Cooking in fat or frying; 3° Cooking either over an open fire or in an atmosphere of dry heat: grilling and roasting; 4° Steaming or steaming".

It is strange that Pomiane, being a student of Metchnikoff, who introduced the technique, he did not consider high-pressure cooking (Galazka and Ledward, 1995), which was, admittedly, developed for sterilisation purposes, not cooking. He also failed to include in his list chemical processes such as the use of ethanol, salt and sugar, and the use of radiation sources other than infrared, which are included in the third type. To Pomiane's credit, radar had just been developed and its culinary applications had remained a secret.

How can Pomiane's classification be corrected? In 1997, a better classification of cooking methods based on the type of heat transmission was proposed (This, 1997): by conduction (contact with a solid, liquid or gas, by heating the food to a temperature above or below 100°C), by radiation (whatever the wavelength), by physical means (pressure, etc.) or chemical means (ethanol, etc.). The composition of the 12 or so types of single cooking leads to a total of 12x12 'double' cooking methods, i.e. 144, many of which have never been tested and deserve to be.

On the other hand, the "three modes of sauce binding" mentioned by Pomiane are binding by flour, by emulsion and by egg yolk. We now know that sauce bindings are more complex: using the formalism for describing complex dispersed systems introduced in 2003 (This, 2003), a classification of classic French sauces has been carried out. This formalism is based on the use of four letters (G for gas, O for oil, W for water, S for solid) and connectors (/ for "dispersed in", + for "mixed with", @ for "included in", and σ for "superimposed on"). Using these symbols, formulae are constructed to describe the physical structure of food preparations. For example, the formula O/W refers to oil-in-water emulsions, S1/S2 to solid suspensions, etc. The 451 sauces described in the Répertoire général de cuisine (Gringoire and Saulnier, 1901) can be broken down into 14 physico-chemical types, but the addition of three important cookery works (Guide culinaire (Escoffier et al., 1921), L'art des sauces (Académie des gastronomes et Académie culinaire de France, 1991) and L'Art de la grande cuisine française au XIXe siècle, by Antonin Carême (Carême, 1847)) brings the number of physico-chemical types of classic French sauces to 23: W, O, W/S, O/W, S/W, (O+S)/W, (W/S)/W, O + (W/S), (G+O)/W, (G+O+S)/W, (O+(W/S))/W, (S+(W/S))/W, ((W+S)/O)/S, (O+S+(W/S))/W, ((W/S)+(W@S))/W, (O + (W/S)/W)/S, ((O+(W/S))/W)/S, (O / W) + ((G + O) / W), (O + (W / S) + (W @ S)) / W, (S + (W / S + (W @ S)) / W, (((W / S) + (W @ S)) / W) / S, (O + S + (W / S) + (W @ S)) / W, (O + S + ((G + O) / W)) / W.1 Here again, tradition does not close the list of possibilities, because sauces as simple as "foamed veloutés" (formula (G+O+W1/S)/W2) are absent, for reasons that have nothing to do with their physical stability; it is simply that the empirical development of cooking did not find them.

Finally, we will pass over a series of errors of detail contained in the 1948 article ("Most proteins undergo hardening and coagulation during cooking. This starts at around 56°C. It is complete at 65°C". Or "Cellulose softens during cooking. It does not undergo any chemical transformation." Or also "Solid fats melt at around 50°C. Liquid or melted fats subjected to heat undergo a considerable rise in temperature"); like the many errors that appear in Pomiane's books (the theory that egg whites should be beaten in copper pans with an iron whisk, so that a pile effect occurs), they reveal not the weakness of Pomiane's thinking, but rather the remarkable progress made in food science over the last fifty years.

A remarkable gastronome, an unclassifiable biologist, an outspoken writer and lecturer, a captivating teacher (according to many of those who attended his courses), Pomiane was a driving force in French food education for half a century. Above all, he was an extraordinary populariser, whose books were bestsellers.

If we don't forget that "Man is only as good as his ability to admire" (Renan, 1859) and that "We all scale each other" (Montaigne, 1988), we have celebrated the centenary of the Société scientifique d'hygiène alimentaire by giving Pomiane a very special place.


 













Figure 2. A book by Edouard de Pomiane.



References


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1 « The starting point of this applied science is knowledge of the chemical composition of the very many foods we use. In fact, their number is limited if we adopt the classification used by chemists. »

1 The letters W, G, O and S stand for water, gas, oil and solid phases respectively, and the symbols /, +, @ and σ stand for dispersion, mixing, inclusion and superposition.