Son message inclut la phrase :
"Créateur de la gastronomie moléculaire, j'aimerais participer à vos travaux", ainsi que la phrase
"Je m'excuse de ne pas vous envoyer cette demande par écrit".
Ma réponse est ci dessous : je la donne, parce qu'elle correspond à un échange que j'ai extrêmement fréquemment... et que j'ai l'espoir qu'elle aidera les étudiants.
Bonjour
Avant
toute chose, permettez-moi de vous dire que quand je "souris", ce n'est
pas de la méchanceté, mais toujours en vue d'aider les étudiants à
"grandir", disons apprendre. Et permettez-moi de vous inviter à lire
chaque mot de ce message.
Cela dit, donc, j'ai souri
quand j'ai lu votre phrase "Précurseur de la gastronomie moléculaire...,
je souhaiterais participer" : en effet, en bon français, cette phrase
signifie que vous êtes le précurseur, et que vous voudriez participer,
etc. Ce n'était évidemment pas votre intention de dire cela, mais c'est
ce qui est écrit. D'ailleurs, dans votre email, vous vous excusez... ce
qui n'est pas non plus optimal : vous ne pouvez que demander que l'on
vous excuse.
Ce préambule pour vous dire que, dans notre
groupe, je m'évertue AUSSI à aider les étudiants à s'améliorer de ces
points de vue.
Deuxième
point (pas "second" : savez vous pourquoi ?) : vous évoquez les
techniques de la cuisine moléculaire, qui sont somme toute assez
simples, mais qui, si je les ai effectivement introduites, ne font
certainement pas partie de notre quotidien, car notre laboratoire n'est
pas une cuisine. Même pour la cuisine note à note, que j'ai également
inventée, le but, pour des "chimistes", n'est pas de mettre cela en
oeuvre, tant cela est facile. D'ailleurs, je ne suis pas certain que
votre université vous laisserait faire cela.
Plus
positivement, maintenant, notre laboratoire fait de la physico-chimie,
certes autour de l'aliment, mais cela est plus approprié pour des
étudiants en université. Par exemple, en ce moment, nous analysons des
"bouillons d'arbre", par RMN : cela est parfaitement en phase avec ce
que les universités demandent aux étudiants pour leurs stages.
Troisième
point essentiel : vous évoquez un stage de dix semaines, mais j'ai peur
que cela pose un problème, car pour les raisons que j'expose dans des
documents joints, je refuse absolument de payer des stagiaires, qui ne
contribuent pas, dans notre groupe, à de la production, mais qui
reçoivent de la formation : imagine-t-on un professeur payer pour faire
un cours ? J'insiste un peu : je vous invite vraiment à lire les
documents joints (et à les transmettre à vos tuteurs), car ils disent
bien l'esprit dans lequel je cherche à aider les étudiants à apprendre.
Car là est l'essentiel, dans notre groupe : les stagiaires viennent pour apprendre, et je suis là pour les aider.
Mais
la loi impose de payer des stages de plus de deux mois ; or dix
semaines font deux semaines de plus que deux mois. Donc, sauf pour des
étudiants confirmés qui sont payés par l'industrie, je suis obligé par
la loi de refuser les stages de plus de deux mois.
Je
reviens enfin à la question de la "chimie" : la chimie est une
technique, celle de la transformation des réactifs en produits, par des
réactions "chimiques". Cela se distingue de la science chimique, qui est
l'exploration des réactions.
Or cette
distinction n'est pas anodine : vous destinez vous à la chimie
technique? à la chimie technologique ? aux sciences chimiques ?
Le
choix de votre stage, me semble-t-il, gagne à s'inscrire dans un projet
professionnel fondé sur la bonne distinction des trois termes. Si vous
le souhaitez, nous pouvons en parler de vive voix, car vous vous
rappelez que mon objectif (ma mission de "professeur", si l'on peut
dire), est d'abord d'aider les étudiants. Vous pouvez par exemple
m'appeler xxxx.
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