On savait que la médecine populaire avait des travers ridicules... mais je viens de trouver bien mieux :
Vous vous rendez compte : sur le visage ! Et bientôt de la limace, en vente dans toutes les bonnes pharmacies...
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
vendredi 8 octobre 2010
mercredi 6 octobre 2010
nouveauté
C’est avec grand plaisir que je vous annonce la parution de « La chimie et
l’alimentation, pour le bien-être de l’homme », 4ème livre dans la série
des « La chimie et… ».
Ce sont douze chapitres et 244 pages qui nous plongent au cœur de la
chimie de nos aliments, leur saveur, leur couleur, leur texture, leurs
transformations dans la nature, au laboratoire, dans l’industrie
agroalimentaire, lors de la cuisson, de la digestion,… à travers les
siècles d’évolution de l’homme, de nos cousins primates au consommateur et
gastronome moderne, en passant par ceux qui ont connu la famine,… et les
réponses de l’homme, qui a développé l’agriculture, devenue intensive
aujourd’hui, en même temps qu’une recherche scientifique et technologique,
impulsée par les progrès sans précédents de la chimie, avec le
développement de la toxicologie, tout comme la gastronomie moléculaire,
etc. Tout cela pour nous permettre de manger, de manger mieux, de manger en
sécurité, bien équilibré, et avec plaisir si possible !
l’alimentation, pour le bien-être de l’homme », 4ème livre dans la série
des « La chimie et… ».
Ce sont douze chapitres et 244 pages qui nous plongent au cœur de la
chimie de nos aliments, leur saveur, leur couleur, leur texture, leurs
transformations dans la nature, au laboratoire, dans l’industrie
agroalimentaire, lors de la cuisson, de la digestion,… à travers les
siècles d’évolution de l’homme, de nos cousins primates au consommateur et
gastronome moderne, en passant par ceux qui ont connu la famine,… et les
réponses de l’homme, qui a développé l’agriculture, devenue intensive
aujourd’hui, en même temps qu’une recherche scientifique et technologique,
impulsée par les progrès sans précédents de la chimie, avec le
développement de la toxicologie, tout comme la gastronomie moléculaire,
etc. Tout cela pour nous permettre de manger, de manger mieux, de manger en
sécurité, bien équilibré, et avec plaisir si possible !
samedi 2 octobre 2010
La gastronomie
J'y pense : je n'ai pas mis sur ce blog une définition bien utile, donnée par Jean-Anthelme Brillat-Savarin, en 1825, soit un demi siècle après que Joseph Berchoux avait introduit le mot "gastronomie" en français :
DÉFINITION DE LA GASTRONOMIE :
18. - La gastronomie est la connaissance raisonnée de tout ce qui a rapport à l'homme, en tant qu'il se nourrit.
Son but est de veiller à la conservation des hommes, au moyen de la meilleure nourriture possible.
Elle y parvient en dirigeant, par des principes certains, tous ceux qui recherchent, fournissent ou préparent les choses qui peuvent se convertir en aliments.
Ainsi, c'est elle, à vrai dire, qui fait mouvoir les cultivateurs, les vignerons, les pêcheurs, les chasseurs et la nombreuse famille des cuisiniers, quel que soit le titre ou la qualification sous laquelle ils déguisent leur emploi à la préparation des aliments.
La gastronomie tient :
A l'histoire naturelle, par la classification qu'elle fait des substances alimentaires ; A la physique, par l'examen de leurs compositions et de leurs qualités ; A la chimie, par les diverses analyses et décompositions qu'elle leur fait subir ; A la cuisine, par l'art d'apprêter les mets et de les rendre agréables au goût ; Au commerce, par la recherche des moyens d'acheter au meilleur marché possible ce qu'elle consomme, et de débiter le plus avantageusement ce qu'elle présente à vendre ; Enfin, à l'économie politique, par les ressources qu'elle présente à l'impôt, et par les moyens d'échange qu'elle établit entre les nations.
DÉFINITION DE LA GASTRONOMIE :
18. - La gastronomie est la connaissance raisonnée de tout ce qui a rapport à l'homme, en tant qu'il se nourrit.
Son but est de veiller à la conservation des hommes, au moyen de la meilleure nourriture possible.
Elle y parvient en dirigeant, par des principes certains, tous ceux qui recherchent, fournissent ou préparent les choses qui peuvent se convertir en aliments.
Ainsi, c'est elle, à vrai dire, qui fait mouvoir les cultivateurs, les vignerons, les pêcheurs, les chasseurs et la nombreuse famille des cuisiniers, quel que soit le titre ou la qualification sous laquelle ils déguisent leur emploi à la préparation des aliments.
La gastronomie tient :
A l'histoire naturelle, par la classification qu'elle fait des substances alimentaires ; A la physique, par l'examen de leurs compositions et de leurs qualités ; A la chimie, par les diverses analyses et décompositions qu'elle leur fait subir ; A la cuisine, par l'art d'apprêter les mets et de les rendre agréables au goût ; Au commerce, par la recherche des moyens d'acheter au meilleur marché possible ce qu'elle consomme, et de débiter le plus avantageusement ce qu'elle présente à vendre ; Enfin, à l'économie politique, par les ressources qu'elle présente à l'impôt, et par les moyens d'échange qu'elle établit entre les nations.
mercredi 29 septembre 2010
Rien ne perd, rien ne se crée
Samedi 2 octobre, à 20 heures, pour la Nuit Blanche : rendez vous place de la Madeleine pour un hommage à Antoine Laurent de Lavoisier.
Nous lancerons un ballon à l'endroit où se trouvait sa statue, fondue hélas depuis longtemps et jamais rétablie!
Nous lancerons un ballon à l'endroit où se trouvait sa statue, fondue hélas depuis longtemps et jamais rétablie!
mardi 28 septembre 2010
Le sel de poêle
Avis aux gourmands ! En 1992, nous avions testé de la fleur de sel, afin de savoir si elle présentait un intérêt gustatif particulier. En effet, ce sel cristallise en surface, sur des algues dit-on, et l'on se demandait s'il était vraiment plus intéressant que du sel fin normal.
Nous avions, à l'époque, organisé deux analyses sensorielles (tests triangulaires) bien rigoureuses :
-l'une avec de la fleur de sel sur des rondelles de tomate
- l'autre en dissolvant la fleur de sel dans de l'eau.
Les résultats ont été :
- en solution, pas de différence perçue
- sur des tomates, différence perçue.
Et, en effet, il ne faut pas avoir un palais particulièrement aiguisé pour reconnaître que la fleur de sel a un croustillant que le sel fin n'a pas.
Ce qui distingue d'aillerus la fleur de sel de Guérande et la fleur de sel d'Aigues Mortes. Je ne dis pas que l'un est mieux que l'autre, ou vice versa, mais qu'ils sont différents : le "j'aime" est tout personnel, comme j'ai eu l'occasion de le signaler ici plusieurs fois.
Ce billet d'aujourd'hui pour vous dire que si le croquant, le croustillant de la fleur de sel est intéressant, alors je vous invite à mettre du gros sel dans de l'eau, et à chauffer TRES doucement, dans une poêle. Vous verrez alors du sel cristalliser en surface (ça vous rappelle quelque chose), sans algue présente, puis vous obtiendrez un sel au croquant/croustillant très remarquable.
N'hésitez pas : à vos poêles!!!!!
Nous avions, à l'époque, organisé deux analyses sensorielles (tests triangulaires) bien rigoureuses :
-l'une avec de la fleur de sel sur des rondelles de tomate
- l'autre en dissolvant la fleur de sel dans de l'eau.
Les résultats ont été :
- en solution, pas de différence perçue
- sur des tomates, différence perçue.
Et, en effet, il ne faut pas avoir un palais particulièrement aiguisé pour reconnaître que la fleur de sel a un croustillant que le sel fin n'a pas.
Ce qui distingue d'aillerus la fleur de sel de Guérande et la fleur de sel d'Aigues Mortes. Je ne dis pas que l'un est mieux que l'autre, ou vice versa, mais qu'ils sont différents : le "j'aime" est tout personnel, comme j'ai eu l'occasion de le signaler ici plusieurs fois.
Ce billet d'aujourd'hui pour vous dire que si le croquant, le croustillant de la fleur de sel est intéressant, alors je vous invite à mettre du gros sel dans de l'eau, et à chauffer TRES doucement, dans une poêle. Vous verrez alors du sel cristalliser en surface (ça vous rappelle quelque chose), sans algue présente, puis vous obtiendrez un sel au croquant/croustillant très remarquable.
N'hésitez pas : à vos poêles!!!!!
mercredi 22 septembre 2010
Question de confiance...
Lors de certaines présentations, il y a quelques années, j'avais besoin de montrer la formule plane d'un composé phénolique, mais je ne l'affichait qu'avec précautions, partant du bon principe que la clarté est la politesse de ceux qui s'expriment en public : une formule de chimie, comme une formule de mathématiques, c'est quelque chose d'incompréhensible a priori, et qui doit être expliqué.
Souvent, pour m'amuser, j'expliquais qu'une telle formule "fait savant", en ce sens que les personnes qui ne connaissent pas la chimie ne savent pas la décoder, et, de ce fait, accréditent celui ou celle qui la montrent d'une "science" particulière. Toutefois, j'observais aussi que cette accréditation était peut-être imméritée : n'importe qui pourrait recopier un ensemble de lettres (C, H, O, N...) et de traits pour faire penser qu'il connaît la chimie. Et puis, savant... On l'est ou on ne l'est pas, mais :
1. ceux qui le sont savent assez qu'ils ne le sont pas pour, s'ils sont honnêtes, ne pas le revendiquer indûment
2. le terme est prétentieux, de toute façon!
Bref, je concluais que, hélas, je ne suis pas assez savant.
Cette histoire parce que je vois autour de moi, parfois, des personnes qui font ce que je dénonçais par anticipation : ils vont sur internet (ou ailleurs), captent une présentation powerpoint, et la récitent par coeur, se drapant dans des habits qui ne sont pas les leurs. Evidemment, il faudrait être naïf pour regretter un tel comportement, qui ne date pas d'internet (le plagiat est une bien vieille histoire, et l'on lira ou relira Cyrano de Bergerac -le vrai- à ce propos), de sorte que ce n'est évidemment pas ce que je veux faire aujourd'hui.
Aujourd'hui, je veux discuter la position de l'étudiant, qui assiste à un cours. Un tombereau d'informations lui est déversé dessus... mais ces informations sont-elles justes ? La question est terrible. Pensons, par exemple, à un cours de physique, qui décrirait les phénomènes de façon classique, sans tenir compte des acquis de la mécanique quantique. Ce cours serait "faux", stricto sensu, mais ce serait un moindre mal. Pensons maintenant à pire : un enseignant (comme dans tout corps, il y a du bon et du mauvais) qui enseignerait des choses fausses, telles que j'en ai trouvé dans un récent ouvrage de" vulgarisation de la physique".
La question est : comment l'étudiant doit-il se comporter ?
De ce fait, nous arrivons à la véritable question du jour : quelle doit être l'attitude de l'Etudiant, en général, qui doit avoir la lucidité de penser que, parmi les informations qui lui sont communiquées, certaines sont fiables, et d'autres non? Peut-il vraiment avoir confiance dans les enseignants qui lui sont attribués ?
On rétorquera peut-être que l'Enseignant a le plus souvent une trop haute idée de sa Mission pour donner des informations fausses.... mais les enseignants sont-ils assez savants ? Et puis, ne sont-ils pas les mêmes que les auteurs de publications scientifiques, dont on sait assez que beaucoup sont médiocres, voire mauvaises (je ne parle même pas des fraudes) ?
Plus généralement encore, puisque nous sommes tous des étudiants, comment nous comporter face à un savoir que nous voulons prendre ?
Souvent, pour m'amuser, j'expliquais qu'une telle formule "fait savant", en ce sens que les personnes qui ne connaissent pas la chimie ne savent pas la décoder, et, de ce fait, accréditent celui ou celle qui la montrent d'une "science" particulière. Toutefois, j'observais aussi que cette accréditation était peut-être imméritée : n'importe qui pourrait recopier un ensemble de lettres (C, H, O, N...) et de traits pour faire penser qu'il connaît la chimie. Et puis, savant... On l'est ou on ne l'est pas, mais :
1. ceux qui le sont savent assez qu'ils ne le sont pas pour, s'ils sont honnêtes, ne pas le revendiquer indûment
2. le terme est prétentieux, de toute façon!
Bref, je concluais que, hélas, je ne suis pas assez savant.
Cette histoire parce que je vois autour de moi, parfois, des personnes qui font ce que je dénonçais par anticipation : ils vont sur internet (ou ailleurs), captent une présentation powerpoint, et la récitent par coeur, se drapant dans des habits qui ne sont pas les leurs. Evidemment, il faudrait être naïf pour regretter un tel comportement, qui ne date pas d'internet (le plagiat est une bien vieille histoire, et l'on lira ou relira Cyrano de Bergerac -le vrai- à ce propos), de sorte que ce n'est évidemment pas ce que je veux faire aujourd'hui.
Aujourd'hui, je veux discuter la position de l'étudiant, qui assiste à un cours. Un tombereau d'informations lui est déversé dessus... mais ces informations sont-elles justes ? La question est terrible. Pensons, par exemple, à un cours de physique, qui décrirait les phénomènes de façon classique, sans tenir compte des acquis de la mécanique quantique. Ce cours serait "faux", stricto sensu, mais ce serait un moindre mal. Pensons maintenant à pire : un enseignant (comme dans tout corps, il y a du bon et du mauvais) qui enseignerait des choses fausses, telles que j'en ai trouvé dans un récent ouvrage de" vulgarisation de la physique".
La question est : comment l'étudiant doit-il se comporter ?
De ce fait, nous arrivons à la véritable question du jour : quelle doit être l'attitude de l'Etudiant, en général, qui doit avoir la lucidité de penser que, parmi les informations qui lui sont communiquées, certaines sont fiables, et d'autres non? Peut-il vraiment avoir confiance dans les enseignants qui lui sont attribués ?
On rétorquera peut-être que l'Enseignant a le plus souvent une trop haute idée de sa Mission pour donner des informations fausses.... mais les enseignants sont-ils assez savants ? Et puis, ne sont-ils pas les mêmes que les auteurs de publications scientifiques, dont on sait assez que beaucoup sont médiocres, voire mauvaises (je ne parle même pas des fraudes) ?
Plus généralement encore, puisque nous sommes tous des étudiants, comment nous comporter face à un savoir que nous voulons prendre ?
mardi 21 septembre 2010
En chimiste/En tant que chimiste
Ce matin, des élèves de lycée en train de préparer un "travail personnel encadré" (TPE) me demandent si je me "considère comme un scientifique".
Amusant... quand on se souvient que les Jésuites recommandaient de ne pas se comporter en tant que Chrétien, mais en Chrétien.
De même, nous devons -je crois- nous comporter en chimiste, et non pas en tant que chimiste (si nous sommes chimistes).
Cela étant, suis-je physico-chimiste, ou me considère-je physico-chimiste? La question est résolue par ma proposition : "Nous sommes ce que nous sommes ; quel est, donc, ton agenda?"
Mon agenda montre que j'étais au laboratoire dès l'aube, que j'ai expliqué à une étudiante comment faire une RMN du phosphore 31, puis que j'ai donné un cours de soufflage de verre, avant de faire un calcul sur des lorentzienne, puis de réviser une publication scientifique qui vient d'être acceptée. C'est donc une activité scientifique.
Ce qui ne m'a pas empêché de réviser des parties de mon "traité d'esthétique", et de regarder des questions historiques sur la cuisine. Suis-je alors plutôt philosophe (l'esthétique, on le rappelle, est une branche de la philosophie)? Ou historien ?
On le voit, la question est difficile, parce que l'individu (pas moi seulement), si "rien de ce qui est humain ne lui échappe", ne peut pas facilement être mis dans une case. Un peu comme la nationalité : qui peut réellement dire qu'il est "alsacien" (par exemple) ? Car, après tout, nous avons 2 à la puissance n arrière-arrière-arrière...-arrière grands parents, et il est bien douteux que tous soient alsaciens.
Bien sûr, on peut décider que l'on est Alsacien, mais c'est une décision, rien de plus, et quel dommage de se priver d'être citoyen du monde!
Alors soyons... actifs!
Amusant... quand on se souvient que les Jésuites recommandaient de ne pas se comporter en tant que Chrétien, mais en Chrétien.
De même, nous devons -je crois- nous comporter en chimiste, et non pas en tant que chimiste (si nous sommes chimistes).
Cela étant, suis-je physico-chimiste, ou me considère-je physico-chimiste? La question est résolue par ma proposition : "Nous sommes ce que nous sommes ; quel est, donc, ton agenda?"
Mon agenda montre que j'étais au laboratoire dès l'aube, que j'ai expliqué à une étudiante comment faire une RMN du phosphore 31, puis que j'ai donné un cours de soufflage de verre, avant de faire un calcul sur des lorentzienne, puis de réviser une publication scientifique qui vient d'être acceptée. C'est donc une activité scientifique.
Ce qui ne m'a pas empêché de réviser des parties de mon "traité d'esthétique", et de regarder des questions historiques sur la cuisine. Suis-je alors plutôt philosophe (l'esthétique, on le rappelle, est une branche de la philosophie)? Ou historien ?
On le voit, la question est difficile, parce que l'individu (pas moi seulement), si "rien de ce qui est humain ne lui échappe", ne peut pas facilement être mis dans une case. Un peu comme la nationalité : qui peut réellement dire qu'il est "alsacien" (par exemple) ? Car, après tout, nous avons 2 à la puissance n arrière-arrière-arrière...-arrière grands parents, et il est bien douteux que tous soient alsaciens.
Bien sûr, on peut décider que l'on est Alsacien, mais c'est une décision, rien de plus, et quel dommage de se priver d'être citoyen du monde!
Alors soyons... actifs!
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