mercredi 28 août 2019

Les stages sont appréciés ? Tirons-en parti

Note préliminaire : j'ai résolu de considérer les étudiants comme de jeunes collègues, ou, mieux, comme des collègues, mais pour les besoins de clarté, dasn ces billets consacrés aux études, j'utilise l'expression "jeunes collègues" pour désigner les étudiants, et professeurs pour désigner les "professeurs", sans distinction de grade.



Si  " les étudiants préfèrent les stages aux cours", si les étudiants ont le sentiment de mieux apprendre en stage qu'en cours, pourquoi l'institution de formation ne pourrait-elle jouer le jeu ? Au fond, les travaux pratiques, tels qu'on en fait en stage, donc,  sont l'occasion de dépister des lacunes théoriques éventuelles que les étudiants viendront réclamer aux professeurs en revenant dans l'institution de formation, qu'ils seront heureux d'étudier

Et puis les stages sont utiles parce qu'ils permettent aux jeunes collègues de voir comment ils sont capables ou non de contribuer à la vie de l'entreprise. C'est effectivement une chose que d'avoir appris les théories, avec des travaux dirigés qui permettent de tester des compétences et non plus des connaissances, mais c'est une autre chose que d'avoir le plaisir d'utiliser ses connaissances et ses compétences pour contribuer à du bien général, que ce soit la bonne marche d'une entreprise privée ou le bon fonctionnement d'un groupe public.

Mais il y a mieux : si les jeunes collègues en stage ont pour mission d'observer quelles connaissances et quelles compétences il leur manque pour la mission qui leur est confiée, alors ils reviendront du stage avec l'envie, le besoin de ces connaissances et compétences, que l'institution de formation pourra leur donner sans doute mieux que "sur le tas". 
Je n'oublie pas dans cette discussion, cet email que je viens de recevoir d'une étudiante de master international qui avait déjà travaillé, et qui est revenue précisément à l'université... parce qu'elle en sentait le besoin. Pour celle-là, je pressens que je n'aurais pas besoin de faire beaucoup d'effets de manche pour lui faire comprendre la nécessité des études théoriques !

Ca vient de paraître : le Grand Livre de notre Alimentation, aux éditions Odile Jacob

Vient de paraître aujourd'hui même

Le Grand Livre de notre alimentation
par  25 membres de l’Académie d’Agriculture de France


Que faut-il manger ?
Peut-on faire confiance à la nourriture que nous achetons ?
Que penser des produits allégés, du gluten, des oméga-3, des surgelés ou des OGM ?
L’œuf est-il mauvais pour le cholestérol ?
Qui est en charge de l’authenticité de nos aliments et de notre sécurité alimentaire ?

Le guide complet de notre alimentation est composé de  100 chapitres, par 25 experts de l’Académie d’agriculture de France.

Au-delà des querelles, controverses et débats passionnés autour de la qualité de nos aliments ou des mérites comparés du bio et de l’agriculture industrielle, voici les avis informés et les meilleures recommandations des plus grands spécialistes :

Jean-Christophe Augustin, Pierre Besançon, Jean-Jacques Bimbenet, Jean-Marie Bourre, Any Castaings, Jean-Pierre Décor, Maurice-Paul Durand, Pierre Feillet, André Frouin, Ismène Giachetti, Léon Guéguen, Jacques Guilpart, Pascale Hébel, Hervé Lafforgue, Denis Lorient, Didier Majou, Dominique Parent-Massin, Gérard Pascal, Jean-Louis Rastoin, Jacques Risse, Patrice Robichon, Bernard Saugier, Hervé This, Georges Vermeersch, Jean-Michel Wal.

mardi 27 août 2019

La difficile question des examens

Note préliminaire : j'ai résolu de considérer les étudiants comme de jeunes collègues, ou, mieux, comme des collègues, mais pour les besoins de clarté, dasn ces billets consacrés aux études, j'utilise l'expression "jeunes collègues" pour désigner les étudiants, et professeurs pour désigner les "professeurs", sans distinction de grade.


Dans une discussion avec des jeunes collègues, il me semble que la question des examens est un point d'achoppement particulier et que, derrière un discours considérable, nos amis refusent en réalité les évaluations.

On peut aussi imaginer des innovations pour les évaluations (changer le format scolaire de certains partiels en évaluant par le biais d’un oral ou autre) ou pour inventer de nouveaux formats de cours (par exemple, mettre les étudiants dans une situation très concrète de résolution d’un problème complexe, un peu à la manière du projet 2A, mais nécessitant les connaissances de différentes domaines 2A et regroupant de fait des étudiants des différentes domaines).

Personnellement je suis très opposé à donner des diplômes à des personnes qui ne les méritent pas, de sorte que s'impose une évaluation qui ne doit pas tergiverser. Au fond, ceux qui ont bien étudié auront les connaissances nécessaires pour répondre aux questions, à condition que celles-ci correspondent à ce qui est explicitement stipulé  dans les référentiels,  et ceux qui n'ont pas bien étudié ne sauront pas répondre aux questions et pourront se re-présenter quand ils auront suffisamment étudié. Le diplôme sera donné quand le niveau du référentiel sera atteint point par point.

J'ai peur que, en étant si raide, je ne satisfasse pas les souhaits de mes jeunes collègues, mais, inversement, la vie est ainsi faite que le louvoiement n'est pas toujours de mise (je ne parle pas de navigation, on l'aura compris).

Des oraux plutôt que des examens écrits ? Bof : je ne vois guère l'avantage. Inventer de nouveaux formats de cours ? La question n'est pas celle des "cours", mais celle des études. La résolution de problèmes complexes : méfions-nous que cela risque d'être bien plus difficile que ce qui est proposé aujourd'hui.

Mais, au fait, si les collègues revendiquent des exercices difficiles, pour leurs évaluations, pourquoi le leur refuser... sachant que le diplôme ne doit être attribué que si les conditions d'attribution sont réunies !

Décidément, je ne devrais pas être si raide ! Vivement que des collègues, jeunes ou moins jeunes, me montrent mes erreurs de jugement !

lundi 26 août 2019

Survoler

Note préliminaire : j'ai résolu de considérer les étudiants comme de jeunes collègues, ou, mieux, comme des collègues, mais pour les besoins de clarté, dasn ces billets consacrés aux études, j'utilise l'expression "jeunes collègues" pour désigner les étudiants, et professeurs pour désigner les "professeurs", sans distinction de grade.





De jeunes collègues écrivent :

Ensuite, nous pensons qu’il serait nécessaire de reconsidérer la largeur d’un sujet traité par rapport aux nombres d’heures lui étant consacré.
Nous comprenons que notre formation étant généraliste, elle a plus pour vocation à nous fournir des connaissances de base sur de nombreux sujets pour que nous soyons polyvalents et puissions apprendre rapidement lors de nos stages/métiers plutôt que de nous transformer en spécialiste d’un sujet. Cependant de trop nombreux cours traitent un sujet si vaste en quelques heures que nous n’en retenons quasiment rien.


Ailleurs, il y a le mot "survoler"... Nos amis critiquent des cours professés (voir dans un autre billet la différence entre matières étudiées et cours professés) qui "survolent les matières", comme ils disent. Toutefois un billet précédent sur la cartographie me montre, au contraire, que cela est très bien. Je reprends mon argumentation pour la tester en la refaisant.
Le cours professé, qui se distingue donc les matières étudiées, est une sorte de cadrage des études de ces matières. Par exemple, s'il y a un cours de physico-chimie, alors les étudiants devront étudier le physico-chimie. Pas  la physico-chimie tout entière, mais celle qui aura été délimitée, cadrée par le professeur. Ce sera donc l'objectif de ce dernier que de bien délimiter les études qu'il propose de faire.
Dans cette délimitation, dans ce cadrage, il ne sera pas possible d'entrer dans les détails,  qui seront laissés aux jeunes collègues : ils devront les étudier.
Le professeur, lui,  devra se limiter à donner le contexte des études, c'est-à-dire en réalité les raisons de ces dernières, les raisons des choix du référentiel, en termes de connaissances et de compétences exigibles lors d'une évaluation. C'est cela que j'ai proposé de montrer sur une carte, une vraie carte comme une carte d'état-major, avec des reliefs, des montagnes, des vallées, des mers... Il s'agit, lors du cours professé, de situer les différentes notions, compétences et connaissances par exemple, de montrer des difficultés, des montagnes infranchissables, des fossés... Parfois, de proposer des chemins, de stipuler des guides (livres, articles, podcasts...). Puis, en route !
Mais je reviens au mot "survolé"  : le territoire sera plus visible s'il est survolé, non ?