Supposons que nous fassions un potage au potiron : dans une casserole, nous plaçons un morceau de potiron, un oignon, une gousse d'ail, une tomate... et un liquide, de l'eau ou du lait par exemple (c'est la même chose au premier ordre). Nous chauffons à couvert afin de bien conserver toutes les molécules odorantes, et, après 10 à 20 minutes de cuisson, nous mixons l'ensemble et nous obtenons une préparation un peu épaissie à laquelle nous pouvons ajouter un peu de matière grasse, beurre ou crème, par exemple.
Dans la recette précédente, je n'ai pas évoqué la présence de pommes de terre, mais elle est également possible et là, s'ajoute une dimension supplémentaire parce que, mixée, elle libère l'amidon de ses cellules, mais aussi leur contenu : notamment des grains d'amidon qui, si la pomme de terre a été bien cuite, sont empesés, ce qu'il signifie qu'ils ont considérablement gonflé et libéré certaines de leurs molécules, d'amylose.
C'est cet amylose qui fait les purées "cordées", élastiques, et il y a donc ici une possibilité d'une consistance différente.
Finalement, nous entrevoyons trois consistances parmi lesquelles nous devons choisir : soit seulement des cellules dispersées dans le liquide, quand il n'y a pas de pommes de terre, soit des cellules dispersées et des grains d'amidon empesés quand ces derniers n'ont pas été dégradés par le mixeur, soit des cellules dispersées, des grains d'amidon empesés et des molécules d'amylose en solution.
Il y a lieu de bien choisir entre ces trois possibilités selon le potage que vous souhaitez obtenir.
Mais potage ou soupe ? Une soupe, c'est une tranche de pain avec laquelle on trempe un potage. Le pain apporte de l'amidon empesé, de sorte que l'on comprend que la pomme de terre puisse faire un effet analogue, ce qui justifierait de nommer soupe un potage où il y aurait de la pomme de terre.