Dans la même matinée, je reçois l'évaluation d'un manuscrit soumis à l'International Journal of Molecular and Physical Gastronomy, plus un nouveau manuscrit que je m'empresse d'envoyer à un éditeur en vue d'en organiser l'évaluation : je vois que, pour notre revue, le rythme s'intensifie, passant de sporadique à régulier.
Évidemment, c'est plus de travail, mais cela signifie aussi que la revue suscite plus d'intérêt, ce qui est véritablement l'objectif. Ces dernières semaines, il y avait eu des signes avant-coureur mais la confirmation de ce matin révèle que mes pressentiments étaient juste.
Je vois aussi un phénomène intéressant, à savoir que la recherche de rapporteurs, notoirement difficile pour les grandes revues qui reçoivent beaucoup de manuscrits très disparates et qui doivent de ce fait s'adresser à des personnes qu'elle ne connaissent pas, se fait facilement dans une plus petite communauté.
Dans cette dernière, la question de l'anonymat est absolument essentielle, bien sûr, mais un peu de rigueur éditoriale permet d'éviter les erreurs.
Restent trois questions de principe :
1. faut-il un simple ou un double anonymat ?
2. faut-il publier les évaluations ?
3. faut-il finalement révéler le nom des éditeurs et des rapporteurs quand les manuscrits sont acceptés ?
Je me suis déjà exprimé dans un article publié dans les Notes académiques de l'Académie d'agriculture de France, mais je réponds à la première question en répétant qu'il faut absolument un double anonymat, sans quoi les rapporteurs sont influencés par la connaissance de l'auteur : ils risquent d'être trop indulgents pour des amis, et trop durs pour des collègues qu'ils n'aiment pas.
D'autre part, je ne crois pas bon de publier les rapports des rapporteurs, parce que, souvent, cela ne sert à personne et des taches sont en quelque sorte rendu alors indélébiles. Cela vaut surtout pour les jeunes auteurs mais pas seulement.
Enfin, je crois bon d'indiquer le nom des autres éditeurs et rapporteur afin de les remercier mais je crois qu'il est primordial de respecter l'anonymat de ceux qui le désirent et en tout cas, le principe absolu de l'édition doit tenir dans cette phrase : le summum de l'intelligence, c'est la bonté et la droiture