Des décennies de travail à la revue Pour la Science, notamment
comme éditeur et comme rédacteur en chef, m’ont montré que les fautes
d’écriture sont majoritairement les suivantes.
C'est très
encourageant : il suffit de les corriger pour écrire mieux que la très
grande majorité de deux qui doivent prendre la plume !
Des questions de correction intellectuelle
Pas d'adjectif : c'est du baratin (remplacer par la réponse à la question "Combien?"
Idem pour les adverbes.
D'ailleurs,
éviter les adverbes, c’est le commencement du style : recherche
systématique de "ment", et suppression des adverbes inutiles.
Attention à la différence entre « technologie » et « technique » (et « science »).
Les chiffres sont-ils tous bien significatifs?
Les métaphores compliquent parfois plus qu'elles n'expliquent.
A-t-on annoncé la couleur : dans chaque début de paragraphe, a-t-on dit ce que l'on allait trouver dans le paragraphe ?
Avant tous les intertitres, y a-t-il une phrase disant pourquoi on passe au passage suivant ?
Ne pas craindre les répétitions naïvement
Un point suivi de "en effet" peut être avantageusement remplacé par deux points.
Des questions de grammaire qui pourrissent la lecture :
Un
infinitif ou un participe présent doivent avoir le même sujet que celui
de la principale. Chercher (fonction recherche) systématiquement les
"ant" et les "er".
"Après que" est suivi de l'indicatif.
Des questions de mots qui sont gênants ou fautifs :
Chercher les "rendre" plus adjectif : "rendre possible" = "permettre" : recherche systématique de "rend".
Remplacer "semble probable" par "est probable" (pléonasme).
De même, « faire obstacle », c’est « gêner » ; etc.
Les
"ils" impersonnels poussent à la faute : "il semble qu'il fasse" = "il
semble faire" : recherche systématique de "il semble", etc.
Pas de
"mais" ni de conjonction de coordination (et, ou , car ...) en début de
phrase : rechercher les ".Mais", " .Car", ".Et", ".Ou" et remplacer
par des ", mais", ", car", ", et", ", ou".
Attention à l’inflation des "très" ; on peut généralement les éliminer.
Rechercher
le verbe pouvoir et chercher à l'éliminer. Remplacer systématiquement
(ou presque) les "a pu" montrer, observer, etc. par « a montré, observé,
etc » ; "pour pouvoir comparer" : pour comparer.
Attention à "impliquer" (contamination de « to imply »).
« Sophistiqué » signifie « frelaté », mais pas « complexe » ni « évolué ».
« Brutalement » n'est pas « brusquement ».
Attention à "véritable" (« véritable révolution » !).
Attention à « influer » sur et « influencer ».
Attention
aux anglicismes ; les plus fréquents sont : « se baser sur », « des
douzaines », « réaliser » n'est pas « comprendre » ; remplacer «
contrôler » par « commander » ou « déterminer » (contrôler, c’est faire
une vérification), « compléter » n'est pas « achever » ; rechercher «
développer » au sens de « mettre au point » ; idem pour « développement
».
Remplacer « par contre » par « en revanche ».
Attention aux usages exagérés de « permettre ».
Rechercher « suggérer » : normalement, la suggestion, c’est l’hypnose.
Rechercher « affecter ».
Rechercher « processus » : un processus n’est une réaction, ni une série de réactions.
Rechercher " induire" parce qu'il est souvent utilisé fautivement.
Rechercher emmener/emporter.
Ne pas chercher la rallonge : "dans lequel" peut souvent devenir "où".
On ne dit pas "débute" mais "commence" (sauf au théâtre).
On ne dit pas "en dessous de ", mais "au-dessous de.
On dit plutôt "chaque fois" que "à chaque fois".
Éviter "au niveau de" et, très généralement, faire attention au mot « niveau » (recherche automatique).
Quand
on rencontre "entre eux", "entre elles", vérifier que c'est utile ; de
même, « les uns des autres », « les uns aux autres », etc. sont souvent
inutiles.
« ceci » annonce alors que « cela » se rapporte à ce qui a
déjà été énoncé (le plus souvent, on peut se débarrasser de ces mots
faibles).
Des chevilles comme "en fait", "en réalité", "effectivement", "du coup" sont rarement utiles.
« plus petit » est « inférieur », « plus grand » ou "plus élevé" est « supérieur »
« très inférieur » est fautif (« bien inférieur ») ; de même pour « très supérieur".
« être différent » donne « différer » ;
Utiliser "second" (pour deux possibilités seulement) et "deuxième" pour plus de deux.
Examiner si les "simples", "compliqués", "facile" sont indispensables.
Souvent remplacer « appelé » par « nommé ».
Les verbes présenter et constituer peuvent souvent être remplacés par être ou avoir.
Attention : "plus important" doit signifier qu'il y a une importance plus grande ; souvent on doit le remplacer par supérieur.
Attention à la signification des mots (pas impact mais effet / répartition et distribution; méthode/technique).
Le mot "significatif" ne signifie pas notable (et vice versa).
La "littérature", c'est la littérature, pas des publications.
Le mot "important" est un mot assez pourri.
étalonnage n'est pas calibration, et référence n'est pas standard.
une matière séchée n'est pas une matière sèche.
Remplacer les mots "faibles" ou "convenus" par du contenu réel (le mot "introduction" est moins bien que la question posée).
Des questions de typographie :
Ne pas sauter de ligne, sauf 2 avant un intertitre, et 1 après celui-ci (pour faire simple).
Les quantités sont en italiques, ainsi que de très rares mots ou expressions (noms de bateau, titre de livre...).
Pas de souligné : c'était quand on n'avait pas d'italiques.
Quand on cite des gens, on doit citer le premier et le plus récent, pas arbitrairement au milieu.
Partout des virgules décimales, pas des points.
Cf s'écrit "cf.", pas Cf
Pas de maquette quand on écrit (ça vient après).
Dans un nom propre, seul le premier substantif est en majuscule, sauf si adjectif avant : "Seconde Guerre mondiale"
Ce ne sont là que des fautes statistiquement courantes. Bien d'autre sont signalées dans les Difficultés de la langue française, qu'il n'est pas inutile de (re)lire.
Plus
généralement, celui qui écrit devrait avoir quatre outils : un
ordinateur équipé d’un traitement de texte avec correction
orthographique, un dictionnaire (pour le vocabulaire, les Difficultés de la langue française (pour la grammaire), le Gradus (pour la rhétorique).
Et je termine en signalant que je suis certainement imparfait. Je me soigne, mais c'est long ! Et, ici, je ne fais le censeur, mais j'essaie de rendre service à mes amis.
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