jeudi 8 août 2019

Pourquoi faire des efforts quand on professe ? Parce que c'est la moindre des choses : nous aurions honte de nous regarder dans la glace si nous faisions autrement, non ?

Note préliminaire : j'ai résolu de considérer les étudiants comme de jeunes collègues, ou, mieux, comme des collègues, mais pour les besoins de clarté, dans ces billets consacrés aux études, j'utilise l'expression "jeunes collègues" pour désigner les étudiants, et professeurs pour désigner les "professeurs", sans distinction de grade.



Sous la plume de jeunes collègues, je lis :

Après les concours (médecine, grandes écoles, etc.),  l'ambiance est peu portée sur les études, et la plupart des étudiants sèchent de nombreux cours. Cela induit peut-être  un manque de motivation de certains professeurs pour  améliorer leur cours, ce qui, en un sens, est compréhensible  : pourquoi faire des efforts c'est les étudiants ne viennent pas en cours.

Je suis absolument opposé à cette idées des jeunes collègues, qui cherchent des excuses aux professeurs de première année, et cela pour plusieurs raisons.
D'abord, c'est surtout quand nos amis sont dans la détresse qu'ils ont besoin de nous  : or des jeunes collègues qui n'arrivent plus à étudier sont en réalité à plaindre, et c'est dans ces circonstances précises qu'il faut les aider, par des cours passionnants.
Je fais l'hypothèse que les jeunes collègues qui viennent de passer les concours restent des humains décents, et pas des brutes alcoolisées (la question des "soirées" est grave, dans les établissements de formation), et qu'ils méritent les meilleurs des professeurs.
J'ajoute quand même que cette idée qui consiste à dire que les jeunes collègues sont épuisés par une année de travail est quand même bien exagérée : je peux attester que je travaille aujourd'hui considérablement plus que quand je préparais moi-même les concours aux grandes écoles d'ingénieur.

D'ailleurs, l'état admis par les étudiants aggrave le cercle vicieux. Si les professeurs font des cours passionnants, même ceux qui sèchent les cours auront envie de venir !


Je tourne cette idée, et je la retourne,  mais je ne vois pas comment y échapper :  je ne vois rien à ajouter.

Ah, si, quand même : l'idée proposée fait injure à des professeurs décents !  Car quel intellectuel (je parle des professeurs) peut supporter de faire quelque chose médiocrement ? Qui peut accepter de passer des heures, surtout devant autrui, en se montrant médiocre ? Et puis, même s'il n'y a qu'un seul jeune collègue devant le professeur, n'est-ce pas merveilleux, pour ce dernier, d'avoir cette possibilité d'avoir un dialogue privilégié avec un jeune collègue qui a la passion d'apprendre ? D'ailleurs, je suis bien convaincu qu'un professeur qui se donne du mal dans de telles circonstances fait tache d'huile, car quelqu'un de passionné attire toujours.
J'insiste : si le but de l'enseignement est d'allumer un brasier dans le cœur de quelqu'un, quel succès que d'allumer un brasier. Bien sûr, en allumer cent, c'est mieux, mais qui peut se targer d'y avoir réussi ?

Et puis, au fond, un professeur  qui ferait de mauvais cours, qu'il y ait des jeunes collègues devant lui ou pas, n'est-ce pas un mauvais professeur ? Quelqu'un qui fait mal fait mal, un point c'est tout !


Bref,  je ne suis pas d'accord avec nos jeunes collègues.

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