Une belle question, et une réponse.
D'abord la question :
J'aurais une question à vous poser concernant le développement de la
filière cuisine note à note. Vous avez dit qu'elle va de pair avec le développement d'une filière
prometteuse qui comporte de nombreux avantages (économique, écologique
etc...) et je suis d'accord avec vous sur ce point.
Mais, j'aimerais
savoir si justement, développer cette technique, n'est-ce pas aussi
mettre en danger les savoir-faire, traditions et pratiques de
l'alimentation et de la cuisine? En d'autres termes, n'est-ce pas
conduire à la perte d'une identité territoriale et culturelle (ex:
fabrication du fromage dans les Pyrénées) en développant la cuisine
moléculaire à grande échelle ?
Ensuite ma réponse :
Vous avez absolument raison : l'introduction du métier à tisser par
Jacquard (en vue de supprimer le travail des enfants) a fait des
catastrophes. Oui, les synthétiseurs ont un peu fait le ménage chez les
luthiers... mais il en reste. Chaque nouveauté technique balaye un peu
les traditions. Mais les traditions ne sont pas toujours bonnes :
l'excision des petites filles dans certaines communautés !
Et puis, enfin, la Grèce reconstruit le Parthénon... mais qu'est-ce que
le Parthénon ? Dans l'histoire, ce fut un tout petit temple minable, en
bois, puis un petit temple en pierre (qui n'est pas celui du Ve siècle),
puis un temps plus gros, disparu, puis le temple du Ve, puis une
basilique, puis une mosquée, puis à nouveau une basilique... Tout a été
construit à partir du précédent, qui était détruit, et ainsi de suite
jusqu'à aujourd'hui... où la Grèce a décidé de reconstruire le Parthénon
du Ve siècle : pourquoi celui-là ? Il en va de même des traditions,
d'où la phrase merveilleuse de Cicéron : un homme qui ne connaît que sa
génération est un enfant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un commentaire? N'hésitez pas!
Et si vous souhaitez une réponse, n'oubliez pas d'indiquer votre adresse de courriel !