Je lis :
"Si les dangers supposés des cultures transgéniques attendent toujours d'être vérifiés, les bénéfices espérés sont, eux, largement reconnus. En diminuant l'impact des intrants, les OGM joueraient un rôle essentiel dans la protection de l'environnement. Surtout, en augmentant les rendements agricoles sans épuiser les réserves d'eau, ils contribueraient, de manière décisive, à l'autonomie alimentaire des pays du sud. De toute évidence, ils méritent mieux que les procès d'intention et les acccusations de sorcellerie ! Plutôt que d'interdire les OGM, il faut donc augmenter les moyens en faveur de la recherche sur les biotechnologies afin de lever les doutes sur leur innocuité. Et il faut avoir le courage de reconnaître que cet objectif passe, inéluctablement, par des expérimentations en plein champ".
Ai-je bien lu ?
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
jeudi 12 juin 2014
dimanche 8 juin 2014
Est-il bien vrai que l'on naît rôtisseur ?
Parmi
les aphorismes de Jean-Anthelme Brillat-Savarin, il y en a un que je
déteste parce qu'il stipule que l'on devient cuisinier, mais que
l'on naît rôtisseur. Quoi : aucun travail ne pourrait nous
donner la compétence de la rôtisserie, qui serait innée ?
En
réalité, Brillat-Savarin a inventé des histoires, qu'il a
merveilleusement racontées ; il a seulement colligé un grand
nombre d'idées gastronomiques qui étaient dans l'air pour composer
un bouquet bien plus beau que les fleurs qu'il avait amassées ça et
là. Son génie littéraire nous a fait gober des tas d'idées,
justes ou fausses... mais encore je trébuche sur le mot « génie »,
qui voudrait faire croire à des « dons » : dans le
cas particulier de Brillat-Savarin, aucun don, puisque son livre fut
un immense travail, celui de toute une vie.
Bref
Brillat-Savarin a recueilli des fleurs, et toutes n'étaient pas
d'égale qualité : l'aphorisme consacré à la rôtisserie est
mauvais. Oui, tout d'abord, on peut devenir cuisinier si l'on
travaille : si l'on travaille suffisamment, si l'on s'interroge
sur l'acte de cuisiner, il y a fort à parier que l'on peut devenir
un excellent cuisinier. Evidemment, tous les cuisiniers ne sont pas
égaux, mais il suffit de les interroger pour voir que tous n'y ont
pas passé le même temps, tous n'y ont pas mis le même soin, tous
n'ont pas réfléchi avec autant d'intensité, d'incertitude, de
doute, à l'acte de cuisiner, et cela fait toute la différence. Dans
un registre artistique différent, la musique, je viens de visionner
un cours public du violoncelliste Mstislav Rostropovitch, qui disait
à ses jeunes élèves que seule une chose comptait, le nombre
d'heures passées à travailler : et s'il n'avait pas tort ?
Venons
en maintenant à la question de la rôtisserie. Est-elle innée ?
Je ne le crois pas, car je me souviens trop bien de mes camarades de
classe, au collège ou au lycée, qui nous disaient dédaigneusement
qu'ils avaient de bon résultats sans rien faire. Renseignements
pris, il y passaient des heures, et ce snobisme n'était pas à leur
honneur. Je ne crois guère aux « facilités », et encore
moins à l'impossibilité de ne pas devenir... par le travail, ce que
l'on a décidé de devenir.
Evidemment,
je ne parle pas des qualités physiques, la taille, le poids, car il
y a une vraie différence. Je parle de compétences qui ne sont
innées pour personne, et que l'on peut obtenir.
Tiens,
d'ailleurs, la rôtisserie : et si l'on analysait un peu ?
Commençons par un poulet. Il suffit d'une expérience, et d'une
seule, de rôtissage d'un poulet trop près d'un feu vif pour
observer qu'il charbonne. Et il suffit d'un thermomètre pour
apprendre à mettre le poulet à une distance du feu telle que la
température sera telle que nous le désirons. Cela parce que les
feux modernes sont d'une régularité bien plus grande que les feux
d'antan. Si nous voulons du 61 °C, nous l'aurons ; du 70 °C,
itou. D'où les basses températures qui font des chairs
parfaitementst tendres, pas sèches.
Ces
deux expériences faites, posons-nous la question de l’objectif :
comment voulons-nous notre poulet rôti. Cuit ? Cela signifie
que les chairs doivent être portées à une température qui dépend
de notre goût. Par exemple, pour ceux qui veulent non seulement la
coagulation des chairs, mais aussi leur passage du rose au blanc, il
faut un bon 70 °C. D'autre part, pouur que la peau soit
croustillante, il faut que son eau soit évaporée. Et c'est là que
des températures bien supérieures à 100 °C (l'ébullition de
l'eau), comme pour les fritures, seront utiles. Si l'on dissocie
ainsi la cuisson de l'intérieur, très simple grâce aux bases
températures, et la cuisson de la peau, facile aussi avec les hautes
températures que l'on peut atteindre, alors la question du rôtissage
est réglée.
Il
faut donc changer l'aphorisme : on devient cuisinier si l'on
travaille, et l'on peut devenir également rôtisseur, si l'on
travaille.
jeudi 5 juin 2014
dimanche 1 juin 2014
Des changements jusqu'à la dernière minute
Cours
de Gastronomie moléculaire
Année
2014
Vous aimez cuisiner ?
Vous aimez donc la chimie !
La
cuisine opère des modifications moléculaires : autant les
maîtriser, n'est-ce pas ?
Lieu :
AgroParisTech,
16 rue Claude Bernard, 75005 Paris (amphithéâtre Risler)
Dates :
2 et 3
juin 2014
Déroulé :
Lundi 2
juin 2014 :
Horaires
|
Scientifique
|
Thème traité
|
9.00
|
Hervé This
Physico-chimiste INRA/AgroParisTech
|
Les aliments sont faits de
molécules de divers types, ce que l'on nomme des composés.
Pourquoi ce monde des composé est merveilleux. Pourquoi le monde
moléculaire est sublime. Et pourquoi les tables de composition
sont insuffisantes : les relations sont essentielles, pour
les structures et les transformations !
|
9.30
|
''
|
Il y a deux types d'environnement
dans les aliments que l'on cuit : l'intérieur (température
limitée à 100 °C par la présence d'eau) et l'extérieur (qui
peut atteindre des températures considérables)
|
|
''
|
Les catégories de composés ;
transformations des protéines (coagulation, hydrolyses...), des
saccharides. Pourquoi cette jungle peut être jardinée.
|
10.45
|
|
Pause
|
11.00-12.30
|
Jean Louis Sébédio,
directeur de recherche INRA, Centre de Theix
|
Les
transformations des lipides au cours des traitements culinaires ;
le cas de la friture
|
12.30-14.00
|
|
Déjeuner libre
|
14.00
|
Juan Valverde,
directeur R&D Monoghan Mushrooms
|
Des questions de couleur :
chlorophylles et caroténoïdes
|
16.30
|
Véronique Cheynier,
directeur de recherche INRA, Centre de Montpellier
|
Les modifications des polyphénols
: encore des questions de couleur
|
Mardi :
9.00
|
Luc Eveleigh,
Maitre de conférences AgroParisTech
|
Les transformations des lipides :
la protection par des anti-oxydants
|
10.45
|
|
Pause
|
11.00
|
Barbara Rega,
Maître de conférences AgroParisTech,
Coordinatrice du Master international Food Innovation and Product
Design (FIPDes)
|
Les arômes en cuisine :
liaisons dangereuses entre réactivité des composés odorants, et
interactions avec les matrices
|
14.00
|
Valérie Camel, Professeur AgroParisTech
|
Les composés néoformés
|
15.30
|
Gilles Gandemer,
DR INRA, directeur du Centre INRA de Lille
|
Les modifications chimiques qui
surviennent lors de la cuisson des viandes
|
16.45
|
|
Conclusions, débats
|
17.45
|
Christine Cherbut,
directrice
Gilles Trystram, directeur général AgroParisTech
|
Annonce du Centre international de
gastronomie moléculaire AgroParisTech-INRA
|
|
|
|
vendredi 30 mai 2014
Cours de gastronomie moléculaire 2014
Bonjour
Voici le programme quasi final des Cours de gastronomie moléculaire 2014, sur le thème
Vous aimez cuisiner ?
Vous aimez donc la chimie !
La cuisine opère des modifications moléculaires : autant les maîtriser, n'est-ce pas ?
Lieu :
AgroParisTech, 16 rue Claude Bernard, 75005 Paris (amphithéâtre Risler)
Dates :
2 et 3 juin 2014
Déroulé :
Lundi 2 juin 2014 :
Horaires
|
Scientifique
|
Thème traité
|
9.00
|
Hervé This
Physico-chimiste INRA/AgroParisTech
|
Les
aliments sont faits de molécules de divers types, ce que l'on nomme des
composés. Pourquoi ce monde des composé est merveilleux. Pourquoi le
monde moléculaire est sublime. Et pourquoi les tables de composition
sont insuffisantes : les relations sont essentielles, pour les
structures et les transformations !
|
9.30
|
''
|
Il
y a deux types d'environnement dans les aliments que l'on cuit :
l'intérieur (température limitée à 100 °C par la présence d'eau) et
l'extérieur (qui peut atteindre des températures considérables)
|
''
|
Les
catégories de composés ; transformations des protéines (coagulation,
hydrolyses...), des saccharides. Pourquoi cette jungle peut être
jardinée.
| |
10.45
|
Pause
| |
11.00-12.30
|
Jean Louis Sébédio,
directeur de recherche INRA, Centre de Theix
|
Les transformations des lipides au cours des traitements culinaires ; le cas de la friture
|
12.30-14.00
|
Déjeuner libre
| |
14.00
|
Juan Valverde,
directeur R&D Monoghan Mushrooms
|
Des questions de couleur : chlorophylles et caroténoïdes
|
16.30
|
Véronique Cheynier,
directeur de recherche INRA, Centre de Montpellier
|
Les modifications des polyphénols : encore des questions de couleur
|
Mardi :
9.00
|
Luc Eveleigh,
Maitre de conférences AgroParisTech
|
Les transformations des lipides : la protection par des anti-oxydants
|
10.45
|
Pause
| |
11.00
|
Barbara Rega,
Maître de conférences AgroParisTech, Coordinatrice du Master international Food Innovation and Product Design (FIPDes)
|
Les arômes en cuisine : liaisons dangereuses entre réactivité des composés odorants, et interactions avec les matrices
|
14.00
|
Valérie Camel, Professeur AgroParisTech
|
Les composés néoformés
|
15.30
|
Gilles Gandemer,
DR INRA, directeur du Centre INRA de Lille
|
Les modifications chimiques qui surviennent lors de la cuisson des viandes
|
16.45
|
Conclusions, débats
| |
17.45
|
Christine Cherbut, directrice
Gilles Trystram, directeur général AgroParisTech
|
Annonce du Centre international de gastronomie moléculaire AgroParisTech-INRA
|
lundi 26 mai 2014
La Remise des Prix du Deuxième Concours international de Cuisine note à note
La vidéo de la Remise des Prix du Deuxième Concours international de cuisine note à note est en ligne :
elle est très longue, en cas de difficulté de visualisation en streaming, préférer le téléchargement
.
.
Cuisine
note à note
Remise
des prix du deuxième concours international
A
Paris le 23 mai 2014
Le 23 mai 2014, quelques concurrents du
Deuxième Concours international de cuisine note à note ont
présenté leurs travaux, à AgroParisTech (Paris, France), devant le
jury et le public.
Le jury était composé de :
Dominique Delfaud, Société Mane
Sandrine Kault, Société Louis
François
Yolanda Rigault, organisatrice
Odile Renaudin, organisatrice
Pierre-Dominique Cécillon, président
d'honneur des Toques blanches internationales
Michel Nave, Restaurants Pierre
Gagnaire
Hervé This, INRA/AgroParisTech
Le premier Prix catégorie
professionnel a été attribué à Fréderic Clarembereau et
Élodie Ricquebourg pour leur œuvre “Palette saveurs aux notes
d’Asie ”
Le premier Prix catégorie amateur a
été attribué à Anne Sophie Marquet pour son œuvre
“Maquereau confit aux jeunes pousses, olives, citron et amandes ”
Le premier Prix catégorie étudiants a
été attribué aux étudiants du DIT Undergraduate
(Intermediate) Module in Molecular Gastronomy (Ciarán
Doyle, Caroline Murray, Sarah Conway, Aoife Halliden, Anna Malone,
Lisa O’Connor, Sophie Hughes, Emma Quigley, Anthony Cheung, Martin
Schreiber, Kate Brennan, Adeline Delmas, Anthony Long, John Barrett)
pour leur œuvre « Poulet rôti révisé »
Un prix d'encouragement a été
attribué à Noah Boulakhzine, pour son oeuvre
intitulée 1001 textures :
A noter que le classement a été très
serré. Ont été vivement félicités par le jury :
Juliana Glezer pour des
“Pancakes N'Bacon”
Marc Saillard, pour son oeuvre
“Note de méthional à note truffée”
Stéphane Péchard, pour “La
broch'note”
Elham
Tehrani pour “Main Plate”
Olivier Planty pour “Temps
nouveaux”
Eric-Olivier Lermusiaux, pour
une “Entrée craquante à l'esprit du terroir et de sous-bois”
Jérôme Tarantino pour une
“Purée Soyeuse et un Parmentier façon crème brûlée”
Marjolaine Gras pour un “English
Breakfast Note à Note”
Nicole Dufois pour un “Soufflé
Moléculaire”
Remerciements
à nos partenaires
Société
Mane / Societé Pour la Science / Société Louis François
vendredi 23 mai 2014
Des choses merveilleuses
Ce n'est pas l'habitude que les blogs aient des billets modifiés répétitivement : un billet est un billet, et le flot du temps qui passe doit l'emporter. Sur un site, au contraire, on peut avoir des pages qui restent.
Je me conforme donc (pour une fois ;-) ) à l'usage, et c'est sur mon site https://sites.google.com/site/travauxdehervethis/ que je vais maintenant faire état de brèves admirations.
Je me conforme donc (pour une fois ;-) ) à l'usage, et c'est sur mon site https://sites.google.com/site/travauxdehervethis/ que je vais maintenant faire état de brèves admirations.
Inscription à :
Articles (Atom)