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mardi 15 novembre 2022

Discutons-en, surtout si nous ne sommes pas du même avis


Dans les formations que je fais et dans les conférences que je donne, il y a des publics de types très différents.

Les pires, ce sont ceux qui sont braqués, butés et qui refusent de dialoguer ou dont les idées sont tellement fixées aucun argument ne pourra les ébranler... parce qu'ils ne veulent pas entendre ces arguments, et qu'ils ne les entendent pas.

Mais levons le nez, de la boue vers le ciel bleu  : à  l'inverse, il y a des gens merveilleux, qui se posent de vraies questions et qui attendent une discussion à partir de laquelle, avec intelligence, ils prendront des décisions pour eux-mêmes.

Hier, dans une formation à Strasbourg, j'ai eu le plaisir de rencontrer des gens de la deuxième sorte, des gens qui posaient des vraies questions et qui attendaient véritablement les réponses.
Des gens qui étaient dans le dialogue et que j'ai écoutés également, car je n'oublie pas que l'intelligence est très bien répartie, tout comme les connaissances, et que j'ai tout intérêt à profiter de ce que j'entends, pour essayer de m'améliorer.

C'est une attitude que j'ai au laboratoire avec les étudiants, quel que soit leur âge, quel que soit leur niveau de formation, mais c'est une attitude que j'essaie d'avoir aussi avec n'importe lequel de mes interlocuteurs : c'est en m'ouvrant sur le monde, en recueillant toutes les prémisses utiles, que j'aurai le plus de chance de bien comprendre, de bien raisonner, de bien penser.  Ne dois-je pas douter sans cesse de mes propres certitudes ?

samedi 24 juillet 2021

Les matériels et les méthodes : avant les résultats !


Je suis très opposé à cette pratique de certaines publications scientifiques qui mettent les descriptions de matériels et de méthodes à la fin des articles.

En effet, il y a de nombreuses façon de présenter des résultats scientifiques, mais une des façons les plus courantes -ça n'a pas toujours été le cas- est de commencer par une introduction, pour poser le problème exposé, puis de présenter les matériels et les méthodes qui ont été mis en œuvre pour réaliser les expériences avant d'arriver aux résultats, et,  enfin seulement, les discussions.

Cette méthode me semble tout à fait bonne, et en tout cas bien supérieure à plusieurs autres.
Par exemple, il y a des revues qui imposent la présentation des matériels et des méthodes en fin d'article. Mais comment pouvons-nous juger des résultats si nous ne savons pas comment ils ont été obtenus ?
Cela n'a guère de sens de sorte qu'en pratique, pour ce qui me concerne en tout cas, je vais toujours d'abord en fin d'article chercher les informations méthodologiques avant de revenir aux résultats... preuve que cette méthode est mauvaise.
Au fond, donner des résultats sans donner aux lecteurs la possibilité  d'évaluer  leur pertinence,  c'est  une forme d'argument d'autorité que je déteste absolument et qui n'a pas sa place dans les sciences de la nature.

Une autre manière criticable consiste à mêler les résultats et les discussions. Là, je trouve que c'est tout à fait mauvais, car on ne peut interpréter que des résultats qui ont été d'abord été donnés,  et l'expérience prouve que le mélange les résultats et des interprétations conduit à des fautes. Il est tellement plus clair de présenter les résultats, et ensuite seulement la discussion de ces derniers : pourquoi s'en priver.
Ajoutons que même des journalistes qui font bien leur travail savent que l'on ne mêle pas les faits et les interprétations. Hubert Beuve-Méry, qui fut une grande figure du journal Le Monde l'avait mis en exergue alors qu'il était en activité.

dimanche 22 septembre 2019

Des discussions passionnantes, parce que sans ego


Je sors d'une discussion pénible : mes interlocuteurs ne cessaient de parler d'eux, de ce qu'ils avaient fait, de qui ils connaissaient de connu, de la taille de leur voiture, de leurs maisons, de leur succès...
Bien sûr, on sait qu' "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi", mais, quand même, si l'on dépasse cela, il n'en reste pas moins que la discussion était sans intérêt, parce que mes interlocuteurs ne cherchaient pas à faire grandir notre petite communauté, mais à  s'établir prétentieusement, comme des coqs. 

Plus positivement, cette discussion pénible permet de mieux comprendre comment nous devons nous comporter dans une discussion : éviter le moi, qui est haïssable, éviter le moi qui est haïssable, etc. et, surtout, apporter sur la table du  festin intellectuel les plus beaux mets. Ces émerveillements qui nous illuminent le coeur et l'esprit, ces idées puissantes qui ont été glanées auprès des plus grands esprits. C'est dans cet esprit que je partageais, il y a peu, ces idées de Marcel Mule, à propos de l'apprentissage de la musique, en renvoyant vers une merveilleuse vidéo où ce monsieur âgé était si dérangé qu'on lui parle de lui qu'il bottait en touche, minimisait modestement ses apports.
Tiens, cela me fait penser que, un jour, j'ai retrouvé dans la rue un de mes amis qui lisait : interrogé, il me dit qu'il apprenait une poésie qu'il apporterait à ses amis avec lesquels il avait prévu une marche en forêt. Voilà ce que j'aime !

Oui, évertuons-nous, efforçons-nous de contribuer à l'éclairement de nos amis !