Quand on prononce des mots comme "intelligence", la discussion tourne vite le café du commerce. Les acceptions différentes s'affrontent, les lieux communs pleuvent, les opinions sont assénées... et l'on perd son temps. Un jeune ami m'avait interrogé à cette question, et je m'étais souvenu de cette discussion avec un lauréat du prix Nobel qui me soutenait que l'intelligence n'est pas quelque chose que l'on obtient par le travail. Il n'avait pas d'autre argument que d'autorité, et je lui opposais -sans démonstration- l'idée que je ne veux pas savoir si ce qu'il me disait est vrai ou faux, mais que je veux surtout distribuer l'idée qu'un travail acharné vient à bout de tout... comme l'on dit depuis les Latins, au moins.
Je ne sais pas ce qu'est l'intelligence... et je ne veux même pas le savoir. N'avons-nous pas plutôt intérêt à bien diffuser l'idée selon laquelle une connaissance que l'on s'efforce d'obtenir est une connaissance que l'on finit par avoir, qu'une compétence que l'on obtient est une compétence dont on dispose ? Ne gagnons-nous pas à faire bien comprendre qu'une oeuvre (du devoir de l'étudiant jusqu'au plat qu'on met sur la table) gagne en beauté quand on y a mis du travail ? Et évidemment, à force d'ajouter, de répéter les ajouts, on comprend que l'on devient plus apte à faire ces ajouts.
Bref, la question, c'est peut-être de travailler pour mettre de l'intelligence, quoi qu'elle soit, là où elle n'est initialement pas.
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