vendredi 3 avril 2020

Peut-on déconfiner du confiné

Le question qui m'est adressée sur Twitter est ambigue, parce que c'est apparemment un fil qui ne concerne pas la congélation et la décongélation... ce qui serait une question pour laquelle je devrais refuser de répondre : la recongélation de produits congelés est un problème de microbiologie, champ où je suis incompétent. Pas complètement, parce que j'ai des notions sur le développement bactérien, mais quand même : cela s'apparente à la toxicologie ou à la nutrition, pour lesquelles j'ai fait une promesse publique de ne pas m'exprimer publiquement. Alors ?


Alors je dois signaler que la question est traitée dans Le Grand Livre de notre Alimentation, aux éditions Odile Jabob : dans ce livre, 25 spécialistes des meilleurs répondent aux questions de ce type. Et là, pas de problème, pour la microbiologie, par exemple, c'est mon confrère Jean-Christophe Augustin qui donne de sa voie compétente !



Alors on peut aussi partir de la question de la congélation/décongélation, pour revenir à la question confinement/déconfinement. En effet, à propos de congélation, il suffit de réfléchir un peu pour s'apercevoir que la question est trop large pour avoir une réponse unique. Par exemple, si nous congélons de l'huile, que nous la décongelons, nous pourrons parfaitement faire cela plusieurs fois sans risque. De même pour du vinaigre, du sucre, de l'alcool, etc.
C'est un peu comme ce précepte abandonné de manger dix et légumes par jour : cela ne veut rien dire ! Le précepte ne visait que ceux qui mangent exclusivement des frites, des pâtes ou du riez, et qui manquent de nutriments essentiels, telles les vitamines. D'ailleurs, le dix a été réduit à cinq... preuve que les messages diffusés sur l'alimentation (et je pense à ce Nutriscore que je trouve honteux de supporter nationalement) sont déplacés.
Bref, il y a des aliments, des circonstances, ou la recongélation d'un produit alimentaire décongelé n'est pas grave, et il n'y a pas besoin d'être microbiologiste pour le dire, ni d'avoir fait voeu de prise de parole exclusivement compétente pour ne pas le dire ;-).

Surtout, des question comme celles-ci tombent sur le coup du quatrième précepte de Michael Faraday, relatif à la généralisation. Les préceptes de Faraday ? Cela fait bien longtemps que je n'en ai pas parlé, et il faudrait que je me répète un peu, afin que mes anciens amis qui les ont oubliés s'en souviennent, et que mes nouveaux amis les connaissent... mais se pose à moi une question nouvelle : comment redire sans bégayer quelque chose que j'ai déjà dit ? Là, c'est une réflexion passionnante à avoir, que j'avais d'ailleurs eue quand je faisais la revue Pour la Science : comment faire des articles nouveaux qui répètent des informations déjà publiées. Promis, je réfléchis.



Mais j'y reviens : la question du confinement/déconfinement, c'est en réalité la question des questions si générales qu'il ne faut surtout pas répondre. Et cela s'apparente à la conclusion de ma dernière rubrique, dans la revue Pour la Science : si mon ami préfère le vin blanc et moi le rouge, le rosé ne nous mettra pas d'accord. La généralisation ne vaut pas toujours, et les questions n'appellent pas toujours une seule réponse, mais plusieurs !

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