vendredi 15 juillet 2016

Combien ?


Combien ? Cette simple question s'impose quotidiennement, mieux, chaque minute, dans une équipe de recherche, parce que nous si parlons avec le langage naturel, utilisant quasi nécessairement des adjectifs et des adverbes, les sciences de la nature ne supportent pas ces mots-la, devant être parfaitement quantitatives.
De ce fait, nous nous sommes donnés une règle qui est de traquer les adjectifs et les adverbes, et de répondre toujours à la question « Combien ? », laquelle nous met, comme le dit bien Roger Bacon,  sur la piste des nombres, des équations, qui conduisent ensuite aux mécanismes.
 Un signal dans un spectre est « large » : combien ? Un effet est « petit » : combien ? Un haricot est vert : combien ? Avec ce dernier exemple, on voit bien que la réponse n'est pas toujours un simple nombre, car la couleur peut être mesurée par un colorimètre, lequel donne  un groupe de trois nombres., ou par un spectrophotomètre, auquel cas on obtient un spectre tout entier pour chaque point de l'objet, et l'on peut imaginer où les « mesures » sont des ensembles de nombres encore plus vastes (vastes : adjectif ! Combien ?;-) ).

J'ai été trop rapide à propos de Bacon, et je propose d'y revenir. Les trois piliers de la science moderne, pour ce qui concerne les sciences de la nature sont : (1) selon Galilée, de préférer l'expérience à n'importe quel raisonnement, (2) selon Bacon, de tout « nombrer », mesurer ; et (3) selon Galilée encore, d'accepter l'idée selon laquelle le monde est écrit en langage mathématique. Avec ces trois idées,  on a un bon viatique  pour nos explorations scientifiques,  une bonne base, que nous aurons tout intérêt à suivre. Et, au coeur de ce système, il y a la question « Combien ? ».

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