Dans
ce « clarifions », il y a à la fois l'idée de la
clarification, et aussi celle de l'entreprise faite en commun. Deux
raisons d'aimer tout particulièrement ce mot.
La
clarification, tout d'abord : on disait naguère « Ce qui
se conçoit bien s'énonce clairement ». Est-ce vrai ?
Dans un billet précédent, j'ai discuté la foi excessive que
j'avais eu en Condillac et Lavoisier, à ce propos, et mes doutes
actuels, nés de la relecture de Henri Poincaré, lequel pensait sans
les mots, et avait ensuite bien des difficultés à mettre les mots
sur les idées.
Cela
étant, énoncer n'est pas une mauvaise idée, d'abord parce qu'une
idée dans un tiroir n'est pas une idée : il faut communiquer
nos résultats à la communauté humaine. Ensuite, parce que les mots
exprimés sont ensuite la possibilité de discussions, de réfutations
éventuelles. Bref, les mots posés sont une possibilité de les
discuter.
Clarifions :
le mot est évidemment un écho de la recherche scientifique, la
recherche des mécanismes : d'une sorte de brouillard, on veut faire
émerger des idées claires ; dans une eau trouble, on veut
identifier un poisson brillant. Surtout dans l'écheveau
tourbillonnant de nos pensées, nous voudrions être capables d'en
saisir qui soient non pas isolées, sans quoi la perte du contexte
risquerait de les tuer, mais plutôt qui soient identifiées, bien
délimitées, avec une structure et des relations avec leur
entourage.
La
science, la technologie, la cuisine, l'art, la gastronomie
moléculaire, la cuisine moléculaire, la cuisine note à note, la
chimie, la physique... Tout cela ne mérite-t-il pas une
clarification ?
En
commun, ce serait encore mieux, puisque nous sommes humains, donc
membres de la grande communauté des humains.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un commentaire? N'hésitez pas!
Et si vous souhaitez une réponse, n'oubliez pas d'indiquer votre adresse de courriel !