Partons de calcaire, matériau blanc, inerte apparemment. Chauffons-le, "calcinons"-le , pour emprunter un terme trouvé sous la plume de Bernard Palissy1… et dont l’étymologie désigne précisément la chaux que l’on obtient quand on chauffe de la craie.
De la chaux ? En apparence, elle semble pareille au calcaire initial, et le chauffage semble n’avoir qu’effrité la matière. Toutefois, on serait imprudent de prendre la matière calcinée à mains nues, même après qu’elle est refroidie, parce que le feu a transformé la craie en une matière nouvelle, au point que de l’eau ajoutée à cette matière nouvelle provoque une vive réaction, avec la formation de vapeur ! La chaux est « vive ». Et l’ajout d’eau l’éteint, produisant la chaux éteinte. Cette chaux éteinte est-elle alors analogue au calcaire initial ? Non, sa saveur est douce, un peu écœurante, et son action sur les fameux indicateurs colorés montre bien qu’il s’agit d’un produit différent.
La solution est trouble, filtrons-la. On obtient une « eau » que l’on nommera eau de chaux. Limpide, incolore. Prenons une paille, soufflons… Oh, l’eau de chaux se trouble ! Un nuage blanc l’emplit, la rend laiteuse. Habitués à voir l’eau de lavage des pommes de terre, également laiteuse, se clarifier par le repos, laissons reposer l’eau de chaux troublée. Lentement, le liquide se clarifie, et une poudre blanche sédimente. Récupérons la poudre, et soumettons-la aux analyses habituelles (il faudra bien en parler, un jour) : on a récupéré du calcaire !
Oui, la boucle est bouclée : le feu a retiré quelque chose que l’on a rendu en soufflant. En faut-il davantage pour fasciner un enfant qui n'est pas blasé au point de ne plus regarder le monde?
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