Alors que les Compagnons de la Cayenne de Paris (Union Compagnonnique des Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis) viennent de m'inviter pour que leur parle de cuisine, je sors rafraîchi de les avoir rencontrés parce
que, leur parlant après la présentation, j'ai vu des personnes assez
jeunes, très enthousiastes de leur métier et du travail qu'ils font.
Il y
avait des cuisiniers, des pâtissiers, des graveurs sur pierre, et
cetera et tous étaient intéressés d'apprendre, non seulement d'apprendre
des points précis, mais aussi de la méthode. Et en tout cas, deux
d'entre eux m'ont bien dit que c'est aussi bien l'état d'esprit que je
proposais que les résultats particuliers que je montrais qu'ils retiraient
de ma présentation.
C'est beaucoup plus que ce que j'espérais, notamment
quand je me souviens d'une présentation analogue que j'avais faite dans le même endroit, il y
a de cela 30 ans. À cette époque, dans le groupe, il y avait certes des
gens également intéressés par leur métier mais il y avait aussi des
cuisiniers tout à fait réfractaires à la manière nouvelle d'aborder la
cuisine, de l'explorer, d'en proposer des modifications...
En un mot,
j'ai trouvé les compagnons d'aujourd'hui plus éclairés que les
compagnons de jadis et d'ailleurs, durant ma présentation, il y a eu nombre de questions très intéressantes par des personnes très intéressées.
Et cela est rafraîchissant ! J'aime beaucoup cette idée de se retrouver
le soir pour travailler, pour apprendre, découvrir, échanger.
D'ailleurs, la présentation a été suivie d'une sorte de buffet où
plusieurs d'entre eux avaient apporté le résultat de leur travail, une
terrine, un potage, et cetera, et les discussions ont continué autour de
la table, debout. Souvent des discussions un peu "profondes" et pas
ce vernis mondain et ennuyeux que l'on rencontre trop souvent lors de cocktail. Oui, des discussions passionnantes, parce qu'il s'agissait du métier !