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Je m'aperçois que je n'ai
guère fait état de ma collection de recettes de quenelles. Il y en
a aujourd'hui des centaines, recopiées de livre de cuisine française
de toutes les époques, et j'ai fini par comprendre qu'une quenelle,
c'est comme une boulette de viande !
La consultation de
l'étymologie ne donne pas de résultats probants : on nous dit
que le mot « quenelle » vient de l'Alsacien Knödel,
aliment en forme de boulette, et il est exact que la cuisine
alsacienne continue de produire de tels mets, mais je crois plus
intéressant de rapporter que le plus petit dénominateur de toutes
les recettes, c'est de la chair broyée. Cette chair coagule à la
cuisson, comme dans les steaks hachés, comme dans les terrines. Et
cela vaut pour les viandes comme pour les poissons !
En effet, le tissu
musculaire est fait de fibres, sortes de tuyaux dont la « peau »
est le tissu collagénique, fait d'une protéine nommée collagène
(qui est à l'origine de la gélatine), et dont l'intérieur est fait
d'eau et de quelques sortes de protéines, dont les principales sont
les actines et les myosines. Protéines qui coagulent ! La
dégradation des chairs conduit à leur libération, de sorte qu'une
viande bien broyée, tout comme un poisson pilé (les quenelles se
faisaient au mortier et au pilon), coagulent comme du blanc d'oeuf, à
la cuisson.
Toutefois, cette chair
étant fade, elle a souvent été aromatisée. On y a mis de l'oeuf,
dont le jaune a beaucoup de goût, mais aussi des ingrédients
variés, aromatiques.
La farine ? Elle sert de charge, pour « diluer » cette matière coûteuse qu'est la chair, de viande ou de poisson. Pour des raisons pratiques, on évite de la mettre sous la forme de farine toute simple, et on l'emploie souvent sous la forme d'une panade, où la farine est pré-cuite, dans de l'eau, du lait, du bouillon, lesquels ont également beaucoup de goût.
La farine ? Elle sert de charge, pour « diluer » cette matière coûteuse qu'est la chair, de viande ou de poisson. Pour des raisons pratiques, on évite de la mettre sous la forme de farine toute simple, et on l'emploie souvent sous la forme d'une panade, où la farine est pré-cuite, dans de l'eau, du lait, du bouillon, lesquels ont également beaucoup de goût.
Tout cela étant dit, le
résultat manque de moelleux, ce qui a conduit les cuisiniers du
passé à proposer l'emploi de matière grasse. Souvent, on utilisait
la graisse de rognon de boeuf, mais, plus récemment, on a remplacé
cette graisse par du beurre, de la crème, par exemple.
Enfin, il y a la question du gonflement des quenelles à la cuisson. Observons que des quenelles bien travaillées sont comme un appareil à soufflé, et que, de ce fait, chauffées, elles peuvent souffler. Cela a sans doute conduit, par analogie, à mettre du blanc d'oeuf battu en neige dans les quenelles. Autrement dit, le soufflage est obtenu même sans soufflage particulier. Dans les deux cas, le mécanisme est le même: c'est l'eau de la préparation qui s'évapore, quand elle est porté à 100 °C ; dans les deux cas, ce sont des protéines qui forment le réseau qui tient les bulles. Autrement dit, les protéines de l'oeuf sont inutiles, puisqu'il y a déjà celles de la chair.
Et c'est ainsi que,
comprenant la mécanique des quenelles, on peut en faire de
merveilleuses : n'hésitez pas à vous débarrasser de
l'opération fastidieuse qui consiste à pocher les quenelles entre
deux cuillers ; si vous mettez la préparation dans un film
plastique que vous roulez et fermez, vous pourrez pocher sans
difficulté... et même sans liquide, en mettant dans votre four à
une température juste suffisante pour faire coaguler les protéines
et stabiliser les quenelles.
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