On ne saurait trop recommander la lecture de :
Dietary pesticides (99.99 all natural), par Bruce Ames, Margie Profet, Lois Swirksy Gold, Proc Natl Acad Sci USA, vol 87, pp. 7777-7781, October 1990
Je traduis le résumé :
L'importance toxicologique de l'exposition aux composés de synthèse est exploré dans le contexte des expositions aux composés naturels. Nous avons calculé que 99.99 % (en masse) des pesticides présents dans l'alimentation des Américains sont des composés produits par les plantes pour se défendre. Seuls 52 pesticides naturels ont été testés avec des modèles animaux, et environ la moitié (27) sont des carcinogènes des rongeurs ; ces 27 composés sont présents dans de nombreux aliments. Nous concluons que les composés naturels et synthétiques ont la même probabilité d'être cancérogènes, selon les tests. Nous conluons aussi que, aux faibles doses où ils se rencontrent chez l'homme, les risques des résidus de pesticides de synthèse sont insignifiants par rapport aux risques engendrés par les pesticides naturels.
Le texte entier de la publi est gratuitement disponible sur Internet.
RépondreSupprimerhttp://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC54831
Ça va faire hurler !
RépondreSupprimerCette étude pose une fois de plus le problème de la difficulté d'interpréter les études scientifiques et de leurs détournements au profit de polémiques plus politiques que scientifiques.
RépondreSupprimerCertains ne manqueront pas d’aller rechercher des liens entre l’auteur de l’étude Bruce N. Ames et l’industrie agroalimentaire pour disqualifier cette étude à défaut de pouvoir la combattre sur le terrain scientifique.
En pleine crise politico-scientifique du Mediator, après le fiasco du vaccin contre la grippe H1N1 qui a encore des répercussions cette année sur la campagne de vaccination, après la polémique sur les origines humaines du réchauffement climatique toujours vivante malgré l’avis des sages de l’académie des sciences, la défiance du grand public envers les scientifiques reste vivace et malgré que cette étude jette un énorme pavé dans la mare, elle risque hélas de passer presqu’inaperçue parce qu’elle s’attaque au dogme des vertus du bio "naturellement" bon pour la santé !
Il est d’ailleurs piquant de relever au passage que, du point de vue de l’ingestion de toxines naturelles, les végétariens sont plus exposés que les autres !
Votre collègue Ivar EKELAND nous livre dans le dernier numéro de Pour la Science (n° 398) une intéressante réflexion sur notre insensibilité à l’efficacité économique difficilement appréciable en comparaison avec notre indignation devant iniquité beaucoup plus évidente à constater.
Il serait intéressant de comprendre pourquoi nous sommes si sensibles à des risques d’origine humaine même lorsqu’ils sont extrêmement faibles alors que, au nom de la bonté supposé de la nature qui pourtant est au mieux neutre, nous négligeons les risques naturels qui sont infiniment plus important.
Le bio tournerait-il au vert de gris?
En complément de cette étude qui combat les fausses évidences, on peut lire dans le n° 399 de Pour la Science un passionnant article d'Hervé This sur les dangers d'écouter les gourous qui affirment sans preuve des vertus supposées à tel ou tel aliment....
RépondreSupprimerFinalement le bon sens et la mesure restent des prescripteurs plus fiables que tel ou tel "alicament" qui n'ont d'ailleurs en général aucune valeur gustative!