Alors que je reçois un message amical, je lis :
"Ayant grandi à la campagne, j'ai le souvenir de mes grands parents et de mon père qui n'avaient de cesse de me répéter mange ceci c'est bon pour ca, ou mange cela c'est bon pour ce que tu as, etc. Ils n'avaient pas fait d'études et n'avaient pas de connaissances en physiologie, mais avaient l'héritage d'une transmission de "remède" de famille par la nourriture, et surtout le respect du produit, l'instinct que ce qui était dans leur assiette pouvait influer sur leur état de santé."
Et voici ma réponse :
Je ne crois absolument pas à la sagesse des anciens, en matière alimentaire. En effet, l'espérance augmente aujourd'hui d'un trimestre par an, et c'est précisément parce que la connaissance rationnelle a lutté contre les croyances des campagnes.
Je ne crois pas du tout à l'expérience en matière alimentaire, et les travaux récents de nutrition ne cessent de réfuter les croyances.
D'autre part, je ne sais pas ce que "respect du produit" signifie. Respecte-t-on la pomme de terre quand on la frit à 200 °C? Respecte-t-on le poulet quand on le rôtit ?
Cela étant, permettez moi de vous signaler que nous allons avancer encore davantage dans les prochaines années avec la cuisine note à note, qui pose de très importantes questions, scientifiques (notamment nutritionnelles), économiques, sociales, politiques...
Certes, il faut appliquer sa raison à démasquer les superstitions, mais n'y a-t-il pas des aspects culturels qu'il est bon de conserver?
RépondreSupprimerRespecter la pomme de terre, c'est peut-être lui donner de bonnes conditions pour se développer tout en préservant son environnement et la préparer de façon à ce qu'elle soit bonne. Pour le poulet, sans faire d'anthropomorphisme, qu'il soit bien élevé, bien nourri et ensuite tué, préparé et dégusté avec attention, et en bonne compagnie. C'est peut-être cela le "respect du produit".
On peut évidemment interpréter le mot "respecter", mais ce mot a un sens, partagé, collectif, et si nous tendons des mots pour que chacun y mette son acception, nous faisons quelque chose d'irréfutable, donc de très peu scientifique, comme l'astrologie, par exemple.
RépondreSupprimerOui nos anciens vivaient avec bien plus de pollution, mangeaient des produits bourrés de conservateurs, cultivaient des variétés peu fiables de plantes qui engendraient des famines, vivaient avec un très haut risque d'intoxication alimentaire, et croyaient en plein de superstitions, et vivaient 40 ans.
RépondreSupprimerAujourd'hui les superstitions sont toujours là, on parle de respect des anciens savoirs et des savoirs des peuples du tiers monde qui eux vivent 40 ans, mais nous vivons 80 ans.
Nous parlons du bon manger des anciens, mais on mange bien meux qu'eux.
http://www.cuisinecollective.fr/dossier/this/articles.asp?id=38
RépondreSupprimerhttp://www.bier.ch/frz/biere-respect-du-produit.html
la science ne peut progresser que si le langage progresse, et vice versa
à votre santé !