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vendredi 1 mars 2024

Les classes préparatoires, c'est le bonheur !

Je m'aperçois que je n'ai pas fait état de l'immense bonheur qui était le mien (et de celui de beaucoup de mes camarades) quand j'étais en classe de "Math sup" et de "Math spé", ces classes de préparation aux concours des Grandes Ecoles d'ingénieurs ! 

 

Il est dit parfois -mais sans doute par des paresseux ou des insuffisants- que ces classes seraient (en bon français, je devrait écrire "sont", mais je ne résous pas à ne pas mettre un conditionnel, sans quoi le verbe m'arrache la plume) terribles, qu'elles seraient des bagnes, que l'on serait alors condamné à travailler sans relâche, pendant deux ou trois ans, pour finalement jouer son existence sur des concours très aléatoires...

 Il faut dire très énergiquement que cela n'est pas vrai, et je veux témoigner ici du fait que ces classes sont, au contraire, la possibilité d'un immense bonheur... pour ceux qui aiment les mathématiques, la physique, la chimie (pour les classes préparatoires correspondantes).
En effet, après des années d'études très généralistes, pendant lesquelles on doit se disperser entre le français, les langues vivantes, les sciences naturelles, les matières scientifiques, l'éducation physique, etc., on peut enfin se consacrer aux matières que l'on aime le plus, à savoir les matières scientifiques, et elles principalement ; on peut approfondir ces matières, en voir mieux les beautés. 

Je me souviens, tout particulièrement, de mon émerveillement quand j'ai eu à manipuler le théorème de Gauss, quand nous avons abordé la thermodynamique... Certes, j'avais déjà lu des livres tels que le Calcul différentiel et intégral de N. Piskounov, ou bien le tome de physique statistique des Cours de physique de Berkeley ; je faisais de la chimie organique depuis longtemps au Palais de la découverte (merveilleux Palais de la découverte !)... mais quand même, il y avait beaucoup de matières nouvelles. La topologie, la théorie des nombres, des notions plus fouillées d'algèbre linéaire... 

D'ailleurs, il faut dire que l'enseignement était dispensé par des professeurs remarquables, très attentifs, intéressés (je sais que le "niveau" et l'implication des enseignants n'a pas baissé : récemment, des élèves m'ont dit que leurs enseignants les invitaient à les consulter à tout moment)... Et puis, aussi, nous étions enfin réunis avec des camarades qui partageaient les mêmes goûts que nous. Nous pouvions nous émerveiller ensemble, nous faire découvrir mutuellement des livres, des calculs, des idées... 

C'est là que j'ai découvert les cours de physique de Feynman, mais aussi les cours de chimie organique de Marc Julia, lequel venait d'introduire en France une chimie organique raisonnée, qui ne soit pas "au lasso" (quand on voyait deux atomes d'hydrogène et un atome d'oxygène traîner, on les entourait et l'on déclarait qu'il y aurait une réaction de condensation... ce qui est idiot, évidemment). 

Etions-nous condamnés à travailler ? Non : je dirais plutôt que nous avions enfin la possibilité d'étudier les matières que nous aimions. Nous avions du bonheur constamment. Et, évidemment, si nous avions ainsi bien travaillé, il n'y avait pas de doute que nous serions reçus aux concours. 

Bien sûr, il y avait ceux qui avaient du mal... mais pourquoi étaient-ils là ? Que signifie "avoir du mal" ? Je crois qu'il en va dans ces matières intellectuelles comme dans le sport : si l'on n'aime pas courir, pourquoi faire de la course à pied ? Ou comme pour le jardinage : pourquoi jardiner si l'on n'a pas envie ? Et si quelqu'un n'aime pas les mathématiques, la physique, les sciences chimiques, pourquoi irait-il faire une école d'ingénieurs, qui le conduira à manipuler ces matières toutes sa vie ? Certes, il y a ceux qui veulent devenir "patron" et pour qui les matières scientifiques sont seulement un outil de sélection, mais est-ce bien raisonnable de s'infliger deux ans de calcul... pour "diriger" (on a vu dans d'autres billets ce que je pense de cette activité, et l'on se souvient que je cite souvent Frères Jean des Entommeures : "qui suis-je pour diriger autruy moi qui ne me gouverne pas moi-même ?"). Bref, disons aux élèves du Secondaire qu'il y a beaucoup de bonheur à avoir dans les classes de préparation aux Grandes Ecoles d'Ingénieur !

vendredi 30 août 2019

L'enseignement en école d'ingénieur, continuation des études de classes préparatoires ?

Note préliminaire : j'ai résolu de considérer les étudiants comme de jeunes collègues, ou, mieux, comme des collègues, mais pour les besoins de clarté, dasn ces billets consacrés aux études, j'utilise l'expression "jeunes collègues" pour désigner les étudiants, et professeurs pour désigner les "professeurs", sans distinction de grade.

Certains étudiants des écoles d'ingénieurs reprochent à certains cours  de faire double emploi avec leurs cours de classes préparatoires, et cela est évidemment gênant, car les professeurs des études supérieures ont la mission de produire un savoir moderne et par conséquent de donner des éclairages nouveaux de ces matières qui sont universelles.
Cela ne me choque pas que l'on étudie la thermodynamique en classe préparatoire et encore en école d'ingénieur, mais évidemment c'est le traitement qui doit changer, car je rappelle ma métaphore de la montagne du savoir : le savoir s'est accumulé depuis le début des sciences de la nature modernes, formant une montagne, et les étudiants doivent arriver au sommet, qu'ils se destinent à la recherche scientifique ou à la technologie.  S'ils deviennent scientifiques, alors ils devront chercher  de faire grandir la montagne, ce qui leur impose de la faire grandir du sommet, et s'ils deviennent  ingénieurs, alors ils auront pour mission de chercher les applications technologiques des connaissances moderne.


Dans cette vision, le rôle des professeurs est d'épargner aux élèves toutes les strates périmés pour les aider à arriver directement  au sommet : inutile, si l'on veut aller vite, de passer par toutes les errances du passé... ce qui ne revient d'ailleurs pas à dire que l'histoire des sciences est inutile, bien au contraire !
Mais bref, cela ne me choque pas que les cours des écoles d'ingénieur prolongent ceux des classes préparatoires : la science est une.