vendredi 9 décembre 2011

Le chimiste d'un parti

Amusants détours de l'histoire.

Marcellin Berthelot est au Panthéon, il a des places, des rues, des avenues... en France. Mais pour peu que l'on passe les frontières, les collègues chimistes ignorent de qui il s'agit.

Inversement, Pierre Duhem est universellement connu, dans la communauté internationale des chimistes... alors qu'il est bien méconnu en France.

Il faut quand même reconnaître que Berthelot avait pris le parti de la laïcité, à une époque où elle se "vendait" bien. Inversement, Duhem était extraordinairement croyant, ce qui a nui à sa carrière, au sens universitaire du terme.

Je ne dis pas pour qui je vote ni en qui je crois ou je ne crois pas (évitons l'effet gourou!), mais les faits historiques doivent nous conduire à penser que la science ne peut pas avoir de parti... sans quoi nous arrivons à du lyssenkisme, du Berthelot (relisons le merveilleux livre de Jean Jacques : Berthelot, autopsie d'un mythe, Ed. Belin)... et hélas du Duhem, qui n'a pas été loué à l'égal de son génie !

2 commentaires:

  1. Pour compléter votre analyse, on peut ajouter qu'en dehors de toute doctrine ou croyance, l'enseignement universitaire de la thermochimie tend à souffrir de la méconnaissance des contributions scientifiques et philosophiques apportées par des hommes tels que Pierre Duhem ou Henri Sainte Claire Deville dont les vues, en thermodynamique du moins, étaient d'ailleurs plus pénétrantes que celles de Berthelot. On pouurait d'ailleurs aussi constater que, paradoxalement, leur démarche à tous les trois était empreinte d'un positivisme qui lui aussi semblait transgresser les frontières de la politique et de la religion.
    David

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  2. On peut compléter votre analyse, en regrettant qu'en dehors de toute doctrine ou croyance, l'enseignement universitaire de la thermochimie tend à souffrir de la méconnaissance des contributions scientifiques et philosophiques apportées par des hommes tels que Pierre Duhem ou Henri Sainte Claire Deville dont les vues, en thermodynamique du moins, étaient d'ailleurs plus pénétrantes que celles de Berthelot. On pouurait même constater que, paradoxalement, leur démarche à tous les trois était empreinte d'un positivisme qui lui aussi semblait transgresser les frontières de la politique et de la religion.
    David

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